Les enregistrements sont accablants. « Je lui ai dit : “Javier, tu sais qu’ils volent, que ta sœur vole” », lâche une voix attribuée à Diego Spagnuolo, jusqu’à il y a peu directeur de l’Agence nationale du handicap (Andis), avant de détailler les rouages d’un système de corruption qui compromettrait les plus hauts fonctionnaires de l’Etat argentin et, en particulier, Karina Milei, secrétaire de la présidence et incontournable sœur du chef de l’Etat ultralibéral, Javier Milei.
Dans ces documents sonores diffusés par la chaîne numérique Carnaval Stream, mardi 19 août, l’homme désigne l’entreprise de produits pharmaceutiques Suizo Argentina. Selon lui, cette dernière s’assure des contrats avec l’Etat grâce à des pots-de-vin versés à Karina Milei. Eduardo « Lule » Menem, sous-secrétaire de la gestion institutionnelle et bras droit de Karina Milei, est également mentionné. Les enregistrements laissent ainsi penser que le président, pourfendeur de la corruption, aurait connaissance de ce montage présumé.
Diego Spagnuolo, qui intègre le cercle rapproché de Javier Milei dont il a été l’avocat, est membre de la première heure du parti présidentiel, La Libertad Avanza (LLA). Selon les informations du média Chequeado, il s’agit de la quatrième personne s’étant rendue le plus souvent à la résidence présidentielle d’Olivos, au nord de Buenos Aires, entre 2024 et 2025. Le média a également procédé à une expertise de l’enregistrement attestant que la voix appartenait bien au fonctionnaire.
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