Des partisans de Donald Trump lors d’une manifestation « Stop the Steal » (halte au vol) après l’annonce du résultat de l’élection présidentielle américaine de 2020, à Phoenix, Arizona, le 9 novembre 2020.

Nul ne pourra l’accuser de manquer de prudence. Pendant plus d’un an, alors qu’elle avait convoqué un grand jury pour examiner l’affaire des « faux grands électeurs » de l’Arizona, un groupe de onze personnes ayant tenté d’inverser le résultat de l’élection présidentielle de 2020 dans l’Etat, la procureure générale de l’Arizona, la démocrate Kris Mayes, a maintenu le secret sur l’enquête.

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Mercredi 24 avril, elle s’est adressée avec une certaine solennité aux habitants de cet Etat du Sud-Ouest américain, devenu un haut lieu du déni de la victoire de Joe Biden, pour les remercier de leur « patience ». Et les avertir que, à la suite d’une enquête « minutieuse et professionnelle », le grand jury réuni depuis treize mois avait prononcé l’inculpation de 18 personnes – onze républicains de l’Arizona et sept alliés de Donald Trump – « pour avoir comploté pour empêcher le transfert légitime de la présidence » après l’élection de novembre 2020. L’acte d’accusation comprend neuf chefs de poursuites criminelles, notamment pour fraude, contrefaçon et complot.

L’Arizona devient le quatrième Etat, après le Michigan, la Géorgie et le Nevada, à engager des poursuites contre des individus ayant tenté de former une liste alternative de grands électeurs, selon un plan élaboré notamment par les avocats de Donald Trump, Kenneth Chesebro, John Eastman et Rudy Giuliani.

Marge de 10 457 voix

Selon ce schéma, mis en chantier dans six Etats gagnés par Joe Biden, des républicains se substitueraient aux grands électeurs démocrates, à l’occasion de la réunion du collège électoral, qui dans chaque Etat certifie mi-décembre le nom du vainqueur de l’élection de novembre. En Arizona, le scrutin avait été immédiatement contesté. Joe Biden l’avait emporté avec une marge de 10 457 voix, sur près de 3,4 millions de votes exprimés. C’était la première fois qu’un démocrate gagnait dans ce bastion républicain depuis soixante-dix ans.

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Dans les autres Etats, les militants républicains qui s’étaient prêtés au projet avaient inclus une dimension conditionnelle, stipulant qu’ils n’interviendraient que si les recours en justice contre la victoire de Joe Biden aboutissaient. Dans l’Arizona, cela n’a pas été le cas. Les onze républicains se sont réunis le 14 décembre 2020 au siège de leur parti, où ils ont signé des documents à destination du Congrès, en se présentant comme grands électeurs « régulièrement élus et qualifiés ». Ils ont posté l’événement sur les réseaux sociaux.

Parmi ces onze inculpés, figurent deux personnalités trumpistes, toujours membres du sénat de l’Etat, Jake Hoffman et Anthony Kern, l’ancienne cheffe du Parti républicain local, Kerri Ward, et son mari – partis organiser des croisières aux Bahamas – ou encore Tyler Bowyer, un cadre de Turning Point USA, l’association des étudiants pro-Trump.

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