Si la crise de notre système représentatif a été aggravée, en France, par la dissolution de l’Assemblée nationale, l’ensemble des démocraties parlementaires sont aujourd’hui touchées par une polarisation croissante du débat politique et une érosion des partis dits « de gouvernement ». A long terme, c’est tout un modèle qui est menacé.

De ce point de vue, nous pourrions nous inspirer de l’exemple australien. En réponse à la peur de l’isolement et de la fragmentation de la community, qui irrigue l’identité australienne, il y a en effet, dans leur pratique électorale, le souci constant de favoriser le rapprochement des points de vue et la stabilité du régime parlementaire. Le vote a dès lors deux caractéristiques majeures : il est obligatoire, et il est organisé par un « système de préférence » (preferential voting), c’est-à-dire que l’on demande à l’électeur de s’exprimer sur l’ensemble de l’offre politique présente à chaque élection.

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A la Chambre des représentants (où les élections se tiennent au scrutin majoritaire) et au Sénat (où le scrutin est proportionnel), la loi électorale oblige ainsi l’électeur à noter tous les candidats ou tous les partis, faute de quoi son bulletin est invalidé. L’électeur indique son premier choix (primary vote ou « vote primaire ») puis ses préférences, par ordre décroissant, pour les autres candidats ou partis.

Pour les résultats à la Chambre des représentants, les votes primaires sont comptés en premier. Si aucun candidat n’obtient la majorité absolue, le dernier candidat est éliminé et les préférences attachées à ses voix sont distribuées aux candidats restants. On poursuit ainsi jusqu’à l’obtention de la majorité absolue par l’un des candidats.

Dynamiques positives

Au Sénat, on détermine le quota nécessaire pour être élu selon un calcul prenant en compte le nombre total des votes et le nombre de sièges à pourvoir. Si un candidat recueille un nombre de voix supérieur au quota, il est élu et ses voix excédentaires sont redistribuées. Si aucun n’est élu grâce aux primary votes, on élimine les candidats ayant obtenu les scores les plus faibles et on répartit leurs préférences, jusqu’à l’obtention du quota.

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