L’ulcère de Buruli, une maladie infectieuse qui provoque des lésions graves sur les membres, continue de se propager en Australie.
Jeudi, des responsables de santé ont alerté sur un risque d’infection, après une récente augmentation des cas à Ascot Vale, dans le nord de Melbourne.

En Australie, l’inquiétude grandit. Dans un avis sanitaire publié jeudi 19 décembre, le médecin hygiéniste en chef de l’État de Victoria, le professeur Ben Cowie, a averti la communauté du risque d’infection par la bactérie Mycobacterium ulcerans, souvent appelée « mangeuse de chair », après une récente augmentation des cas dans la banlieue de Melbourne. « La maladie se propage géographiquement dans tout l’État du Victoria et ne se limite plus à des zones côtières spécifiques. Plus récemment, on a constaté une augmentation des cas à Ascot Vale », alerte le médecin, précisant que « les cas restaient élevés » dans l’ensemble de l’État.

Les cas d’ulcère de Buruli en augmentation dans le Victoria

L’ulcère de Buruli, également connu sous les noms d’ulcère de Bairnsdale ou ulcère de Daintree, est une infection cutanée causée par la bactérie Mycobacterium ulcerans. Elle provoque généralement une grosseur ou une plaie indolore, pouvant être confondue avec une piqûre d’insecte, et ne peut être traitée que par l’administration d’une association d’antibiotiques. « Envisagez le diagnostic chez les patients présentant un ulcère persistant, un nodule, une papule ou un œdème et une cellulite ne répondant pas aux traitements habituels », encourage le professeur Ben Cowie. 

En quelques semaines, l’ulcère évolue en plaie pouvant atteindre plusieurs centimètres de diamètre avec une nécrose des tissus, touchant parfois l’os, entraînant une déformation du membre. Les cas d’ulcère de Buruli sont en augmentation dans le Victoria. Selon les chiffres du département de santé de l’État, 344 cas ont été notifiés en 2024 au 17 décembre, contre 362 cas en 2023, 338 cas en 2022, 286 cas en 2021 et 217 cas en 2020.

Si la recrudescence est particulièrement prégnante en Australie, l’ulcère de Buruli a été signalé dans 33 pays d’Afrique, des Amériques, d’Asie et du Pacifique occidental, indique l’Organisation mondiale de la Santé. Dans le monde, 1370 ont été recensés en 2021. Le mode de transmission de la maladie reste inconnu pour l’OMS, mais « les opossums sont également connus pour développer des ulcères causés par cette infection et des recherches ont montré que les moustiques jouent un rôle dans la transmission de la maladie aux humains », a indiqué le professeur Ben Cowie dans son avis. 

Le médecin préconise d’éviter les piqûres de moustiques, de réduire les sites de reproduction des moustiques, de couvrir les coupures et les écorchures, ou encore de laver toute trace de terre ou d’eau sur la peau après des activités de plein air.


Marie TERANNE

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