
Il s’agissait d’éviter ce que Kigali aurait considéré comme des manifestations « inamicales ou vexatoires » : c’est de cette manière que Maxime Prévot, le ministre belge des affaires étrangères, a justifié la censure d’une conférence sur le Rwanda qui devait se tenir mardi 9 septembre à Egmont, l’Institut royal des relations internationales, à Bruxelles – un centre de réflexion présenté comme indépendant mais financé et abrité par le ministère.
Filip Reyntjens, politologue et professeur émérite à l’université d’Anvers, devait y parler de son livre Modern Rwanda : A Political History, paru en novembre 2024 aux Presses universitaires de Cambridge. Ce spécialiste de l’Afrique est un virulent détracteur du régime du président Paul Kagame, qu’il présente comme « le plus grand criminel de guerre en fonction ». Il est d’ailleurs persona non grata au Rwanda depuis 1995.
Dans un communiqué diffusé samedi 6 septembre, l’Institut Egmont a expliqué que la tenue de la conférence aurait pu nuire aux efforts que déploie le gouvernement belge pour « améliorer les relations » avec Kigali. En mars, le Rwanda avait annoncé la rupture de ses liens diplomatiques avec Bruxelles après avoir mis fin, mi-février, aux programmes belges d’aide au développement.
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