Cinq cent vingt-cinq détenus dormaient par terre dans les prisons belges, selon un décompte officiel effectué mardi 18 novembre. Dans beaucoup d’établissements, il n’y a plus d’argent pour acheter des matelas, il faut rogner sur le budget des repas et des cachots sont utilisés comme cellules, faute de mieux. A l’extérieur, deux mille à trois mille condamnés attendent l’exécution de leur peine et une centaine de mineurs délinquants sont en liberté, faute de places dans les « centres fermés ». Le 12 novembre, le parquet de Bruxelles évoquait le cas d’un jeune de 16 ans soupçonné d’un viol, d’extorsion et de détention d’armes mais remis en liberté, faute de place.

« La surpopulation est générale, avec 13 500 détenus, un nombre qui a presque doublé en trente ans », explique Vincent Spronck, président de l’Association des directeurs de prisons. A la fin de 2024, le Conseil pénitentiaire, un organe du ministère de la justice, évoquait un « drame » dont la cause n’est pourtant pas l’accroissement de la délinquance : depuis quelques années, elle est stable pour ce qui concerne l’atteinte aux personnes et a diminué en matière de dommages aux biens.

C’est la décision prise, en 2022, par Vincent Van Quickenborne, alors ministre de la justice, qui explique en grande partie la surpopulation. Désireux d’endiguer un prétendu sentiment d’impunité des délinquants, ce responsable libéral annonçait que toutes les peines seraient exécutées, y compris celles comprises entre six mois et trois ans, souvent « aménagées » jusque-là, c’est-à-dire converties en peines de travail ou remplacées par le port d’un bracelet électronique. Dans la foulée, le royaume abandonnait sa politique dite « réductionniste » qui visait à limiter à 10 000 le nombre de détenus.

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