Des manifestants défilent à Bruxelles, en Belgique, le 14 octobre 2025.

Des dizaines de milliers de manifestants ont défilé mardi 14 octobre à Bruxelles pour contester les coupes budgétaires « brutales » du gouvernement belge dirigé par le conservateur flamand Bart De Wever. Cette journée d’action nationale, à l’appel de l’intersyndicale, a eu lieu en pleines négociations budgétaires en Belgique et a provoqué d’importantes perturbations dans le secteur aérien et l’éducation.

La police a dénombré 80 000 manifestants dans la capitale belge, un pic nettement supérieur aux 60 000 personnes mobilisées le 13 février, après la mise en place du nouveau gouvernement fédéral. La coalition gouvernementale « met en œuvre un projet brutal : une attaque en règle contre la protection sociale, les services publics, la sécurité sociale, les solidarités », a accusé l’intersyndicale, dont un des responsables a revendiqué la présence de 140 000 manifestants à Bruxelles.

« Une génération entière refuse qu’on détruise en six mois ce que nos parents et grands-parents ont mis du temps à bâtir », a lancé Thierry Bodson, le président de la Fédération générale du travail de Belgique (FGTB), unie aux autres grands syndicats belges dans un front commun, au coup d’envoi de la manifestation.

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Le premier ministre, Bart De Wever, entré en fonctions début février, a déjà fait adopter une limitation à deux ans des allocations chômage et entend mettre en œuvre une vaste réforme des retraites, incluant la suppression des régimes spéciaux et l’alignement de la situation des fonctionnaires sur le secteur privé. Le gouvernement fédéral prépare aussi d’importantes coupes dans le projet de budget 2026, dont la présentation, à l’origine prévue ce mardi, a été repoussée d’une semaine.

« Droit à la pension [de retraite] à 65 ans », et « Wanted pour vol de pension », pouvait-on lire sur les pancartes des manifestants, au milieu des pétards et des drapeaux syndicaux. Les manifestants, notamment dans le secteur éducatif et social, contestent également des mesures d’économie dans la partie francophone du pays, annoncées par l’exécutif de la Fédération Wallonie-Bruxelles.

Transports perturbés et actes de vandalisme

La police a déploré des actes de vandalisme durant la journée et fait état d’une vingtaine d’interpellations. Les forces de l’ordre ont mentionné un départ de feu sur une place de Bruxelles, « vraisemblablement commis par des manifestants dans le but de perturber la circulation », ainsi que des barrages sur la voie publique, qui ont été démantelés.

Un bâtiment de l’Office des étrangers, un service public qui gère les demandes d’asile et l’immigration, a été dégradé par des projectiles, bombes de peinture et pétards, a ajouté la police. L’hôtel Hilton a également subi des dégradations. En début d’après-midi, les forces de l’ordre ont fait usage de canons à eau et de gaz lacrymogène pour disperser des petits groupes de manifestants violents et masqués, a constaté un journaliste de l’Agence France-Presse.

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En raison de cette journée d’action nationale, le trafic aérien était très fortement perturbé mardi en Belgique. « Afin de pouvoir continuer à assurer la sécurité des passagers et du personnel, nous avons décidé, en concertation avec les compagnies aériennes, de ne pas opérer de vols passagers au départ ce 14 octobre », avait annoncé sur son site l’aéroport Zaventem de Bruxelles, le plus grand du pays.

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L’aéroport a invoqué une grève chez ses prestataires assurant des services de sûreté. L’aéroport de Charleroi, pour les mêmes raisons, n’était « pas en mesure d’assurer les vols prévus au départ et à l’arrivée ». Les transports en commun étaient également fortement perturbés à Bruxelles ainsi qu’en Wallonie et en Flandre.

Le Monde avec AFP

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