Le président bolivien Rodrigo Paz assiste à une cérémonie où il remet à Amparo Carvajal les clés du siège de l’Assemblée permanente des droits de l’homme de Bolivie (APDHB), dont elle avait été expulsée, à La Paz, le 20 novembre 2025.

Quoi de mieux que des symboles pour marquer la rupture ? Lors de sa prise de fonctions, samedi 8 novembre, sous les ors de l’assemblée législative à La Paz, le nouveau président de Bolivie, Rodrigo Paz, jurait de servir le peuple bolivien devant un crucifix et une Bible imposante. Agé de 57 ans, le nouveau chef de l’Etat issu du parti démocrate-chrétien de centre droit a, une nouvelle fois, conclu son allocution par sa devise : « Dieu, la patrie et la famille », déjà martelée le soir de sa victoire, le 19 octobre. Ce soir-là, Paz s’était imposé au second tour face au candidat d’une droite libérale conservatrice plus radicale. La gauche du Mouvement vers le socialisme (MAS) avait, elle, été défaite dès le premier tour, après presque vingt ans à la tête de la Bolivie.

Dans un pays laïc mais profondément catholique, le retour de ce décorum tranche avec les symboles mis en avant par la précédente administration. Il signe le rétablissement d’un ordre politique plus classique. A son époque, Evo Morales, président de 2006 à 2019, « premier président indigène » issu des mouvements sociaux, apparaissait au balcon présidentiel entouré d’ouvriers en casques de chantier ou de femmes en pollera – la jupe traditionnelle des Aymara, principale ethnie du pays – tandis que flottait la wiphala, le drapeau emblème des nations autochtones.

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