Marine Le Pen était l’invitée de Darius Rochebin ce mercredi soir sur LCI.
La cheffe de file des députés RN a balayé pendant plus d’une heure de nombreux sujets d’actualité.
Voici ce qu’il faut retenir de cet entretien.
Incertitude politique, budget, mort de Jean-Marie Le Pen, immigration, relations avec l’Algérie… Marine Le Pen a évoqué de nombreux sujets d’actualité, ce mercredi 29 janvier au soir, lors de son interview pendant plus d’une heure sur LCI. Face à Darius Rochebin, la cheffe des députés RN est revenue plus en détails sur sa relation avec le Premier ministre François Bayrou, pour qui « elle n’a pas d’antipathie » mais dont elle attend « des actes« . Le groupe RN pourrait-il voter la censure du budget ? N’écartant aucune piste, la responsable s’est montrée prudente. Voici ce qu’il faut retenir de sa prise de parole.
Sur la mort de Jean-Marie Le Pen
- Les réactions de la classe politique : « Ce qui m’a plutôt agréablement surprise dans cette séquence, c’est que j’ai trouvé qu’à part à l’extrême gauche (…), l’ensemble de la classe politique française s’est comporté de manière digne. (…) J’ai trouvé ça rassurant« , a-t-elle estimé au sujet de la mort de son père, Jean-Marie Le Pen, début janvier.
- Son hommage à son père : « Mon père me manque, oui« , a dit Marine Le Pen. « Je retiens de lui un modèle au-delà de ses erreurs, (…) je retiens une pugnacité et une vraie sincérité dans l’amour qu’il portait au pays.«
Sur la crise politique et la censure
- La prudence sur le vote ou non d’une censure : « Nous avons censuré Michel Barnier car il avait créé 40 milliards d’impôts supplémentaires« , a souligné Marine Le Pen. « Nos lignes rouges sont les mêmes, nous sommes constants : si celles-ci sont dépassées, les mêmes causes entraîneront les mêmes effets. » Selon elle, « le gouvernement tient compte de ce qu’il s’est passé : il n’y a pas de déremboursement des médicaments, il n’y a plus de désindexation des retraites… » La députée a salué que « pour le coup, le message a été reçu« .
- Une « dissolution inévitable » : Marine Le Pen estime qu’une nouvelle dissolution de l’Assemblée nationale est « inévitable à l’été ou à l’automne prochain« . « Je pense qu’un grand pays comme la France ne peut pas indéfiniment ou pendant de très longs mois ou années vivre sans majorité.«
- Pas d' »appel » à une démission d’Emmanuel Macron : Le RN, qui a souvent soufflé le chaud et le froid sur sa volonté de voir le chef de l’État démissionner, le souhaite-t-il vraiment ? « Je ne demande pas la démission du président de la République, car la demander ne me paraît pas conforme à nos institutions. En revanche, je ne l’exclus pas« , répond Marine Le Pen.
- Sur François Bayrou : L’ex-candidate à la présidentielle salue « la courtoisie » de François Bayrou, pour qui elle n’a « pas d’antipathie« . « Mais au-delà des mots, il y a zéro acte« , résume-t-elle.
Sur l’immigration
- La « submersion migratoire« , une « réalité« , selon Marine Le Pen : François Bayrou avait évoqué lundi sur LCI un sentiment de « submersion migratoire » en France, une expression très critiquée par la gauche, mais souvent employée par le RN. « Des millions de Français utilisent ce mot parce que ce n’est pas un sentiment, c’est une réalité à un certain nombre d’endroits« , juge pour sa part Marine Le Pen.
- Suppression de « la possibilité de régularisation » : Marine Le Pen estime qu’il faut qu' »aucun clandestin ne puisse être régularisé« . Si elle arrive au pouvoir, « la possibilité de régularisation d’un clandestin sera retirée de la loi« , avec de rares exceptions accordées en Conseil des ministres.
- Suppression du droit du sol : « Il faut supprimer le droit du sol partout« , dit Marine Le Pen. « Ça ne devrait pas être une sorte d’acquisition quasi automatique comme ça l’est aujourd’hui, car c’est une sorte de pompe aspirante de l’immigration.«
- Bruno Retailleau, une menace pour le RN ? « Je ne crois pas du tout« , répond Marine Le Pen. « Il dit plein de choses (…). Et quand est-ce qu’il fait ? »
Sur la relation de la France avec l’Algérie
- Des mesures de « rétorsion » demandées : alors que les dernières semaines ont été marquées par des tensions grandissantes entre Paris et Alger, Marine Le Pen réclame « des mesures de rétorsion (…) tout à fait naturelles » à l’encontre du pouvoir algérien. « Ce que Donald Trump a fait avec la Colombie, c’est que nous réclamons de faire avec l’Algérie, qui refuse de respecter le droit international« , a-t-elle lancé.
- Sur le passé colonial de la France en Algérie : « Moi, je peux comprendre que des peuples souhaitent obtenir l’indépendance. Mais venir globalement dire que pour l’Algérie, la colonisation était un drame, ce n’est pas vrai« , estime Marine Le Pen.
Sur l’affaire des assistants parlementaires
- Marine Le Pen « fera appel » en cas de condamnation : la décision de justice dans l’affaire des assistants parlementaires d’eurodéputés du FN est attendue pour la fin du mois de mars. Une peine d’éligibilité a été requise contre Marine Le Pen. Cela « représenterait une atteinte très grave à la démocratie« , dit-elle, assurant qu’elle « fera appel » en cas de condamnation.
Sur l’élection de Donald Trump
- La « volonté politique » de Donald Trump saluée : pour Marine Le Pen, le nouveau président américain « exprime une volonté politique« . « Il a pris des engagements, et dans les premiers jours, il vient dire au peuple américain : ‘vous m’avez élu pour faire ça, je vais le faire’. Ça fait bien longtemps qu’en France, on n’a pas eu ce sentiment.«