• François Bayrou était l’invité de Darius Rochebin sur LCI ce jeudi 10 juillet.
  • Le Premier ministre a notamment proposé de soumettre la possibilité d’instaurer le scrutin proportionnel aux législatives par « référendum » et a partagé son souhait que « tout le monde participe » à la baisse de la dette publique.
  • Voici ce qu’il faut retenir.

Quelques indices avant les grandes annonces. À quelques jours de la présentation de ses pistes d’économies pour le budget 2026, François Bayrou était l’invité ce jeudi 10 juillet de Darius Rochebin sur LCI. Le Premier ministre a dressé les contours de ses pistes pour réduire la dette publique, sans les dévoiler. Il a aussi indiqué vouloir soumettre la proposition d’instaurer le scrutin proportionnel aux législatives au « référendum » et remis sur la table son idée de « banque de la démocratie ». 

Réduire la dette publique ? « Nous allons le faire »

Le déficit va baisser à 4,6% du PIB « l’année prochaine ». Longuement interrogé sur les pistes du gouvernement pour réduire la dette publique, François Bayrou a appelé à ne pas se « décourager » face aux difficultés et dévoilé l’ambition de ramener le déficit public à 4,6% du PIB d’ici 2026. Le déficit est « à 5,8% » du produit intérieur brut, « nous allons cette année passer à 5,4% et l’année prochaine, (…) nous allons aller vers 4,6% », a-t-il affirmé, en soulignant que « le gouvernement va dire ce que sont les contraintes, les efforts nécessaires, les décisions à prendre pour qu’on se tire de ce piège mortel », sans dévoiler ses pistes.

« Non », cette baisse du déficit ne passera pas par une augmentation des impôts. Le Premier ministre a expliqué vouloir que « tout le monde participe » à l’effort d’économie d’environ 40 milliards d’euros pour le prochain budget. « Il peut y avoir ici ou là des efforts particuliers mais je ne crois pas que ce soit par l’impôt que l’on résout des problèmes de cet ordre », a-t-il ajouté, avançant la piste d’une réduction des « dépenses publiques », comme « certaines dépenses sociales », qui « devront être contrôlées ». « Si la prospérité venait des impôts, puisque nous avons les impôts les plus importants du monde, nous serions les plus riches du monde », a-t-il fini, en appelant au « bon sens ».

Un « référendum » pour la proportionnelle ?

Un référendum sur le scrutin proportionnel. François Bayrou a proposé de soumettre la proposition d’instaurer le scrutin proportionnel aux législatives par « référendum ». « C’est par référendum qu’il faudrait arrêter ce mode de scrutin. C’est les Français qui doivent choisir », a-t-il affirmé, en rappelant que c’est le président de la République qui « choisit » d’engager un référendum ou pas. Promesse du candidat Macron en 2017, le passage du scrutin majoritaire à la proportionnelle pour les députés est source de division parmi les soutiens du gouvernement, LR y étant opposé, contrairement au MoDem et à la grande majorité des soutiens Renaissance. 

L’idée d’une « banque de la démocratie » relancée

Le Premier ministre espère présenter son projet de « banque de la démocratie » avant « l’automne ». Sur LCI, le locataire de Matignon a relancé une autre de ses priorités historiques, la « banque de la démocratie », destinée à financer les partis politiques qui ne parviennent pas à obtenir de prêts par les établissements bancaires classiques. Elle pourrait selon lui être « adossée à la Caisse des dépôts et consignations », pour « prendre en charge le prêt que vous auriez obtenu autrement auprès de banques privées ». Il y voit une manière d’introduire davantage de « justice » dans le système de financements des partis, alors que certaines formations, à commencer par le Rassemblement national, éprouvent des difficultés à obtenir des prêts pour leurs campagnes.

Le Premier ministre « favorable » à une police municipale armée

Contrairement à la proposition de la députée LFI Mathilde Panot, François Bayrou est « favorable » à l’armement de la police municipale. Il a expliqué avoir armé les agents de la police de Pau après l’attentat qui s’est produit sur la Promenade des Anglais à Nice en 2016, estimant que les tasers ne suffiraient pas en cas d’attentat. « Je crois que les agents sont contents d’être armés, la population est contente qu’elle le soit, et je le suis aussi », a-t-il déclaré. 

Perquisitions au RN : « Je ne suis pas la justice »

• François Bayrou appelle à « respecter la justice ». Interrogé sur la possible inéligibilité de Marine Le Pen à la prochaine élection présidentielle et aux nouvelles perquisitions survenues ce jeudi au siège du RN, François Bayrou a dit « ne pas être la justice ». « Notre devoir est de respecter la justice », a-t-il ajouté, après avoir dit avoir lui-même « subi la justice ». Le Premier ministre a enfin rappelé que s’il ne « partage pas les idées » de ce parti d’extrême droite, il considère que les députés de cette formation politique « font partie de la démocratie française ».  « Je les respecte en tant que députés exactement à l’égal de tous les autres bancs de l’Assemblée nationale », a-t-il assuré. 

Emilie ROUSSEY avec AFP

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