Condamnée 5 ans d’inéligibilité, Marine Le Pen était l’invitée du 20H de TF1 ce lundi soir.
Elle a dénoncé une « décision politique » visant à l’écarter de l’élection présidentielle de 2027.
Bien décidée à faire appel, elle n’envisage pas de céder la main à Jordan Bardella pour le moment.
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Procès du RN : Marine Le Pen et le parti condamnés
Elle a choisi le 20H de TF1 pour sa première interview après sa condamnation à une inéligibilité immédiate de cinq ans dans l’affaire des assistants parlementaires européens. Interrogée par Gilles Bouleau, Marine Le Pen s’est montrée combative, dénonçant « une décision politique » visant à l’empêcher de se présenter à l’élection présidentielle de 2027. Et contre laquelle elle entend faire appel, même si elle reconnaît que le chemin est « étroit ».
Sur sa condamnation
Elle dénonce une décision politique. Lundi matin, Marine Le Pen a quitté le tribunal correctionnel de Paris avant même la fin de l’énoncé du verdict. « J’ai parfaitement compris ce que la présidente expliquait, à savoir qu’elle était en train de rendre une décision politique pour m’empêcher de me présenter et d’être élue », s’est-elle justifiée auprès de Gilles Bouleau.
« Ce soir, il y a des millions de Français qui sont indignés, mais indignés à un point inimaginable, en voyant que, en France, dans le pays des droits de l’homme, des juges ont mis en place des pratiques que l’on croyait réservées aux régimes autoritaires », s’est-elle insurgée d’un ton grave.
« Je suis innocente », a par ailleurs insisté la triple candidate à l’élection présidentielle, estimant que son procès lui a été intenté par « des adversaires politiques » et est fondé « sur des arguments qui ne tiennent pas la route. Il s’agit là d’un désaccord administratif avec le Parlement européen. Il n’y a pas d’enrichissement personnel, il n’y a pas de corruption, il n’y a rien de tout cela ».
Sur son avenir politique
Elle refuse d’abandonner. Marquée, mais combative, Marine Le Pen a assuré qu’elle ne se retirait « en aucune manière de la vie politique ». Au contraire puisqu’elle entend faire appel, en espérant une procédure la plus rapide possible afin qu’elle puisse se présenter devant les électeurs en 2027. « Il faut que la justice se hâte », a-t-elle lancé. « Je ne vais pas me laisser éliminer ainsi. Il y a un chemin, il est étroit, mais il existe. »
« Moi, je serai toujours à côté des Français », a insisté Marine Le Pen. « Il y a des millions de Français qui croient en moi, des millions de Français qui me font confiance. Et je viens leur dire, ça fait 30 ans que je me bats pour vous. Et ça fait 30 ans que je me bats contre l’injustice. Et par conséquent, je vais continuer à le faire. »
« Je ne pensais pas que les magistrats iraient à ce point, à l’encontre de notre processus démocratique, et s’ingéreraient ainsi dans le choix des Français, parce que, soyons bien clairs, je suis éliminée », a-t-elle encore lâché. « Mais en réalité, ce sont des millions de Français dont la voie est éliminée ce soir au moment où nous nous parlons. »
Sur l’hypothèse Bardella en 2027
Elle l’écarte pour le moment. « Jordan Bardella est un atout formidable pour le mouvement et je le dis depuis longtemps », a-t-elle déclaré à propos du jeune président du RN que beaucoup voient déjà se porter candidat en 2027 si son inéligibilité devait être confirmée. « J’espère que nous n’aurons pas à user de cet atout plus tôt qu’il n’est nécessaire », a-t-elle toutefois précisé.
Quid d’un cas de figure où elle deviendrait Première ministre de celui qui a fait triompher les couleurs de la formation d’extrême droite lors des dernières élections européennes ? « Je ne suis pas dans cet état d’esprit là », a coupé court Marine Le Pen. « Je ne suis pas prête à me soumettre à un déni de démocratie aussi facilement ».
Plus inattendu, elle a cité le Général de Gaulle, « qui est quand même le père de la Constitution et qui disait que la Cour suprême, c’est le peuple. Et aucun juge ne peut décider d’interférer dans une élection aussi importante que l’élection présidentielle, de surcroît, en violant l’état de droit, c’est-à-dire en rendant exécutoire une décision qui, normalement, devrait être suspendue par un appel. »