Des soldats de la Garde nationale américaine bloquent des manifestants lors d’un raid policier dans une ferme de cannabis près de Camarillo (Californie), le 10 juillet 2025.

Un ouvrier agricole grièvement blessé lors d’une descente de la police de l’immigration dans des fermes légales de cannabis, cette semaine près de Los Angeles, est mort, a annoncé sa famille samedi 12 juillet.

Lors des raids de jeudi, menés dans le cadre de la campagne de répression de l’immigration illégale lancée par l’administration de Donald Trump, quelque 200 personnes avaient été arrêtées et des affrontements ont opposé agents et manifestants.

La famille de l’ouvrier avait lancé une page sur la plateforme de collecte de fonds GoFundMe, pour soutenir ses proches au Mexique. Samedi, cette page a publié une mise à jour pour annoncer que l’ouvrier, Jaime Alanis, était « décédé ».

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Les moyens colossaux et les méthodes brutales d’ICE, la police de l’immigration déployée par Donald Trump

Lors de l’opération de police qui a eu lieu dans le comté de Ventura, à un peu plus d’une heure de route de Los Angeles, l’homme avait été pourchassé par les agents de l’immigration, a précisé la famille.

« Mon oncle Jaime était juste un agriculteur innocent et travailleur », a écrit un membre de sa famille sur la page de collecte de fonds. « Il a été poursuivi par des agents de la police de l’immigration, et on nous a dit qu’il était tombé de [neuf mètres] », précise-t-il en décrivant ses blessures comme « catastrophiques ».

L’ouvrier « n’a jamais été détenu » par les policiers, avait assuré précédemment à l’Agence France-Presse (AFP) Tricia McLaughlin, une porte-parole du ministère de la sécurité intérieure américain. « Bien qu’il n’était pas poursuivi par les forces de l’ordre, cet homme a grimpé sur le toit d’une serre et a fait une chute de neuf mètres », a-t-elle ajouté, en précisant que les policiers « ont immédiatement appelé une ambulance ».

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés « Ils viennent en fourgon et arrêtent des mères de famille » : Chicago gagnée à son tour par la peur des raids contre les migrants

Tensions et violences lors du raid policier

Selon le ministère, 200 migrants sans papiers ont été arrêtés lors des descentes dans les localités de Carpinteria et Camarillo jeudi, et dix enfants ont été sauvés « d’une exploitation potentielle, du travail forcé et du trafic d’êtres humains ».

Le Monde Mémorable

Testez votre culture générale avec la rédaction du « Monde »

Testez votre culture générale avec la rédaction du « Monde »

Découvrir

La société Glass House Brands, propriétaire des fermes, a déclaré dans un communiqué n’avoir « jamais sciemment enfreint les pratiques d’embauche applicables et ne pas employer de mineurs ».

Le ministère a déclaré que plus de 500 « émeutiers » avaient tenté de perturber l’opération et que quatre citoyens américains sont accusés d’avoir agressé ou résisté aux agents.

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Crise à Los Angeles : les démocrates de nouveau pris dans le piège du débat migratoire

Les images des médias locaux ont montré des agents de l’immigration masqués, en tenue anti-émeutes, disperser des dizaines de protestataires avec du gaz lacrymogène, et certains manifestants jeter des projectiles sur les voitures de police.

Vendredi soir, Donald Trump a ordonné, sur sa plateforme Truth Social, à tout agent fédéral « qui serait victime de jets de pierres, de briques ou de toute autre forme d’agression, d’arrêter leur voiture et d’arrêter ces RACLURES [les manifestants et émeutiers présumés], en utilisant tous les moyens nécessaires pour y parvenir. »

Sur place, Aaron Fuentes, un superviseur qui travaille pour Glass House depuis deux ans, a raconté avoir vu des dizaines de fourgons de la police de l’immigration débarquer jeudi. « Ils ont identifié les personnes pour vérifier si elles avaient des papiers ou non, puis ils les ont fait monter une par une dans les camionnettes », a-t-il expliqué. « Je n’ai pas vu toute l’opération, mais il y a eu de la violence, des mauvais traitements. »

Cette intervention risque de raviver les tensions, un mois après les manifestations à Los Angeles contre la politique migratoire de Donald Trump, qui ont parfois dégénéré en violences.

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Donald Trump a pris plus de 140 décrets sur l’immigration en cent jours

Le Monde avec AFP

Réutiliser ce contenu
Partager
Exit mobile version