Les attaques répétées de Donald Trump contre la Réserve fédérale américaine [Fed] ont pris une nouvelle tournure fin août : le président américain veut désormais limoger une des gouverneures de la Fed, Lisa Cook, en raison d’une suspicion de fraude immobilière. Une ingérence inédite dont la manœuvre est clairement assumée par Donald Trump.

Elle consisterait à remplacer Lisa Cook par un gouverneur qui partagerait la vision monétaire du président américain, afin d’obtenir une majorité au conseil d’administration de la Fed. Ainsi, il aurait la capacité d’influencer les futures décisions de l’institution monétaire. Un tel cas de figure remettrait en question le principe d’indépendance de la banque centrale, statut acquis par la Fed en 1913 et renforcé à plusieurs reprises au cours du XXe siècle.

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L’indépendance est souvent présentée comme un gage de stabilité macroéconomique. Elle éviterait qu’une banque centrale abandonne sa mission de maîtriser l’inflation au profit du financement d’un déficit public excessif, ou d’alimenter une surchauffe économique.

Une communication « brouillée »

Un scénario où la Fed perdrait son indépendance s’avérerait préjudiciable pour les Etats-Unis, surtout s’il se traduit par une perte concomitante de la crédibilité de l’institution. Dans les faits, cette crédibilité n’est pas difficile à évaluer, elle repose sur le principe du respect du mandat de la banque centrale. Aux Etats-Unis, le principal mandat confié à la Fed est dual : stabiliser les prix, favoriser un niveau élevé et durable de l’emploi. Dans ce cadre, pressions gouvernementales ou non, ses orientations monétaires doivent être motivées par le respect de ce double mandat. Il en existe probablement au moins un autre, plus implicite et qui découle des deux autres : la stabilité financière.

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Au-delà des interventions monétaires « classiques », conventionnelles ou non conventionnelles, les banques centrales ont su compléter leur arsenal pour remplir efficacement leurs missions, par l’intermédiaire de leur communication. Depuis plus d’une décennie, en communiquant davantage sur leurs actions et leurs intentions, elles ont pu garantir un certain degré de stabilité financière, sans même avoir besoin de modifier les taux d’intérêt.

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