- Les semi-submersibles autonomes, partiellement immergés, compliquent les efforts des autorités pour identifier les barons de la drogue.
- L’un d’entre eux a été saisi mercredi en Colombie.
- C’est la première fois que les autorités annoncent la saisie d’un sous-marin téléguidé.
Le test est tombé à l’eau. Mercredi 2 juillet, la marine colombienne a annoncé la saisie pour la première fois en Colombie d’un semi-submersible sans pilote, une embarcation équipée d’une antenne Starlink et capable de transporter 1,5 tonne de cocaïne.
Des narco sous-marins construits dans des chantiers navals clandestins en pleine jungle. Si leur utilisation pour transporter de la cocaïne vers les États-Unis et l’Europe a été évoqué fréquemment en Colombie, plus grand producteur de cocaïne du monde, c’est la première fois que les autorités annoncent la saisie d’un sous-marin téléguidé.
Technologie conçue pour éviter les radars
Selon la marine, le navire saisi près de la ville de Santa Marta (nord) appartenait au Clan del Golfo, le plus grand groupe de narcotrafiquants du pays. Il ne transportait pas de drogue, poussant les autorités et une source sécuritaire dans la région interrogée par l’AFP, à déduire qu’il s’agissait d’un test mené par le cartel.
Le semi-submersible était équipé d’une technologie conçue « pour éviter les radars »
, a expliqué l’amiral Juan Ricardo Rozo, le commandant de la marine, en présentant à la presse les résultats d’une opération internationale (« Orion »
). Cette découverte démontre l’utilisation par des groupes criminels de « systèmes plus sophistiqués »
, qui sont « un défi croissant à la sécurité maritime internationale »
, a-t-il souligné.
Des images partagées par la marine montrent un semi-submersible gris avec une antenne satellite installée à sa proue, provenant du fournisseur d’internet par satellite Starlink, d’après une porte-parole de la marine. Les puissants cartels mexicains, qui opèrent en Colombie, « ont engagé des experts en technologie et des ingénieurs pour développer un sous-marin sans pilote »
dès 2017, a quant à elle indiqué à l’AFP Juana Cabezas, chercheuse à l’Institut des Études pour le Développement et la Paix en Colombie (Indepaz).
Les semi-submersibles autonomes, partiellement immergés, compliquent les efforts des autorités pour identifier les barons de la drogue responsables des expéditions de cocaïne. Un nombre presque record de narco sous-marins a été intercepté dans l’Atlantique et le Pacifique en 2024, selon le groupe de réflexion Insight Crime basé aux États-Unis.