Les partisans du président sud-coréen Yoon Suk Yeol (à droite sur l’affiche), lors d’un rassemblement 
sur une route près de la Cour constitutionnelle,
à Séoul, le 23 janvier 2025.

Le soir du 3 décembre 2024, la déclaration de loi martiale, par le président sud-coréen, Yoon Suk Yeol, a stupéfié la plupart des Coréens ainsi que la communauté internationale. Des milliers de manifestants se sont réunis à proximité du Parlement, pour tenter d’empêcher les militaires d’en prendre le contrôle. La foule, déterminée, a permis à 190 parlementaires de forcer le passage aux militaires pour aller voter l’annulation de la loi martiale, quelques heures après sa proclamation. Huit semaines plus tard, il apparaît que le « coup de folie » présidentiel n’en était pas un. Yoon Suk Yeol avait non seulement testé cette hypothèse à plusieurs reprises depuis plus d’un an en petit comité, mais il avait également nommé des proches à des postes-clés pour assurer son exécution. Les procès et commissions d’enquêtes parlementaires engagés depuis font émerger les détails de ce projet.

M. Yoon, mis en examen, dimanche 26 janvier, pour insurrection, était certes réputé autoritaire. Ses convictions l’ancraient dans la droite la plus dure et la nostalgie de la dictature. Elles transparaissaient dans ses propos passés, son accession à la présidence et le cheminement vers la loi martiale. Une certitude : elles contredisent sa proclamation, le 21 janvier, devant la Cour constitutionnelle, de sa croyance « en la démocratie libérale ». Les exemples de ses positionnements à l’extrême droite abondent. « Si j’avais été militaire, j’aurais fait un coup d’Etat », déclare-t-il ainsi lors d’un dîner alors qu’il dirige le parquet national, entre 2019 et 2021, selon les dires d’un ancien inspecteur de l’institution judiciaire. Avant d’ajouter : « L’histoire du parquet est l’histoire de la lutte contre les rouges. » Durant la même période, en octobre 2021, M. Yoon n’hésite pas à saluer la mémoire de l’ancien dictateur Chun Doo-hwan (1980 à 1987), en le qualifiant de « bon politicien ».

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