Hommage à la victime d’une arnaque « jeonse » près de l’Assemblée nationale à Séoul, le 8 mai 2024. Sur leurs pancartes, on peut lire des messages tels que « Je vous rends hommage en tant que locataire et en tant que citoyen ».

Monsieur Jo confie être en « réelle détresse ». Vivant de petits boulots qui lui assurent à peine 2,3 millions de wons (1 400 euros) de revenus mensuels, l’homme, qui s’exprime anonymement, croule sous 55,8 millions de wons de dettes. Une somme due à une multitude de petits crédits : 8 millions à la banque Daegu, 6 millions à la banque Woori… accumulés au fil d’achats du quotidien tels que de l’électroménager, mais difficiles à rembourser quand il faut aussi se loger, se nourrir et se déplacer.

La situation est d’autant plus complexe que M. Jo a déjà fait l’objet d’une procédure de redressement en 2022. A peine sorti d’affaires, il a été victime d’un hameçonnage, une escroquerie fréquente en Corée du Sud. Ce pillage des données personnelles par des pirates informatiques l’a replongé dans la spirale infernale de la dette. Pris en charge en 2025, il ne rembourse aujourd’hui plus que les intérêts de ses crédits et fait l’objet d’une procédure de redressement.

Son cas n’est pas rare : les Sud-Coréens figurent parmi les populations les plus endettées au monde. En moyenne, ils détiennent une dette 2,3 fois supérieure à leur revenu annuel, contre 1,2 fois en France, selon l’Organisation de coopération et de développement économiques. « Avec une économie en perte de vitesse, les ménages empruntent pour joindre les deux bouts. La hausse des prix de l’immobilier pousse à acheter un logement avant qu’il ne devienne inabordable », explique Kim Jung-sik, de l’Université Yonsei. Avoir un logement est essentiel pour se marier en Corée du Sud, mais les taux de crédit dépassent 6 %.

Il vous reste 79.17% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Partager
Exit mobile version