Léo Battesti, président du collectif « Maffia No à Vita Iè », lors d’une manifestation contre la mafia, à Ajaccio, le 8 mars 2025.

Si la lutte contre la mafia corse n’était qu’une affaire de moyens, elle aurait sans doute déjà été éradiquée. Toute la difficulté de ce combat, à la différence de celui mené contre la délinquance ou le terrorisme, réside dans son enracinement dans les esprits et dans la terreur qu’elle inspire à une société entière. Elle tient aussi au long déni d’un Etat, trop sûr de sa force et aveuglé par sa culture jacobine, au point d’être quelque peu indifférent au sort de ce territoire. Pour ces raisons, les annonces gouvernementales et le réveil récent d’une fraction de la population contre cette violence organisée relèvent d’une rare avancée. Elle atteste l’émergence d’une prise de conscience, mais beaucoup de chemin reste à parcourir.

En six mois, le garde des sceaux, Gérald Darmanin, est venu sur l’île à deux reprises pour lancer « une révolution contre la violence mafieuse » et annoncer, notamment, la création d’un pôle antimafia spécifique à la Corse et basé à Bastia. Le 8 mars, symbole d’une alliance inédite entre la société civile et l’Etat, le représentant du gouvernement sur l’île, le préfet Jérôme Filippini, prenait la parole lors d’une toute première manifestation antimafia, à Ajaccio, et invitait à faire front, tout en assumant des responsabilités partagées.

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