Les pompiers luttaient contre les flammes jeudi 3 juillet dans le sud-est de l’île de Crète, l’une des principales destinations touristiques de Grèce, touchée par un incendie qui s’est déclenché mercredi dans des broussailles et a poussé les autorités à évacuer « 3 000 touristes et 2 000 habitants dans la nuit de mercredi à jeudi », selon le président de l’Union des hôteliers de la région, Yorgos Tzarakis, à l’Agence France-Presse (AFP).
Selon M. Tzarakis, les dommages sont importants dans la région de la ville de Ierapetra (23 000 habitants) et particulièrement à Agia Fotia, où « tout l’écosystème a été brûlé ainsi qu’une taverne en bord de mer ». « Six hôtels et de nombreuses chambres louées par des touristes ont été évacués » dans le secteur, selon lui, et « la plupart des touristes ont été transférés dans le nord de l’île ».
Des renforts ont été envoyés d’Athènes pour aider les pompiers locaux. Quelque 270 pompiers, 10 hélicoptères et des drones luttent contre les flammes, a précisé Vassilios Vathrakoyannis, porte-parole des pompiers. « Il y a encore de nombreux fronts disparates, le feu brûle des broussailles et des cultures, le vent est très fort jusqu’à 9 [sur l’échelle de] Beaufort », selon lui.
La lutte contre le feu est compliquée par le terrain accidenté et aride dans cette partie de la plus grande île de Grèce. Selon plusieurs médias, des maisons et des cultures, en particulier des serres, ont été endommagées dans cette région productrice de légumes et de fruits.
Jeudi après-midi, un autre feu s’est déclaré à une trentaine de kilomètres d’Athènes, près de Rafina, station balnéaire et port actif notamment pour les ferries à destination de certaines îles touristiques. La route principale en direction d’Athènes a été fermée à la circulation, et, selon la chaîne de télévision publique ERT, les autorités portuaires ont interdit à un ferry d’accoster.
Jusqu’à 43 °C dans certaines régions
« Un message d’urgence pour l’évacuation » des localités proches du feu a été envoyé sur les téléphones portables, a déclaré Kostas Tsigas, un responsable des pompiers, sur ERT. Dix avions ont été déployés pour lutter contre le feu, selon lui.
La Grèce a jusqu’ici été épargnée par la vague de canicule qui frappe une partie de l’Europe, en particulier l’Espagne, le Portugal et la France. Mais à partir de ce week-end, les températures vont de nouveau augmenter et atteindre 43 °C dans certaines régions, selon les prévisions météorologiques de la chaîne ERT.
La Grèce est vulnérable aux incendies chaque été, alimentés par des vents violents, la sécheresse et des températures élevées. En 2024, le pays a connu son été le plus chaud. Quelque 45 000 hectares avaient brûlé, selon le WWF Grèce et l’Observatoire national d’Athènes. Mais 2023 reste l’année la plus destructrice, avec près de 175 000 hectares partis en fumée et 20 morts. Le pays avait alors été frappé par des vagues de canicule avec des températures atteignant 46 °C localement.
