Après un été très politique pendant lequel il s’est volontairement tenu éloigné des micros et des plateaux de télévision, Raphaël Glucksmann a repris la parole la semaine dernière, le 20 août.

Dans un entretien accordé au Point, le chef de file de la liste Parti socialiste-Place publique, arrivé troisième lors des élections européennes, a appelé les sociaux-démocrates à s’affranchir du macronisme et du mélenchonisme. « Jupiter et Robespierre, c’est fini ! Il faut tourner la page Macron et Mélenchon », a-t-il tranché.

Le député européen, qui avait fini par apporter son soutien à la coalition des gauches du Nouveau Front populaire au nom d’« une unité d’action électorale contre l’extrême droite », prône la rupture avec Jean-Luc Mélenchon, à qui il reproche de n’avoir qu’un but, « être candidat à la présidentielle, le plus tôt possible, quitte à ouvrir la voie à l’extrême droite », tout en se projetant lui-même sur 2027.

« La social-démocratie française a trop longtemps été mangée sur son aile gauche par Jean-Luc Mélenchon et sur son aile droite par Emmanuel Macron. (…) Voilà ma conviction : en 2027, ce sera la social-démocratie, et non un succédané du macronisme ou un avatar du populisme de gauche, qui fera face au lepénisme », parie-t-il.

S’il revendique la « responsabilité » de « bâtir une force sociale-démocrate dominante intellectuellement, avec un projet crédible de transformation de la société (…), qui soit en capacité de battre l’extrême droite aux prochaines élections nationales », M. Glucksmann exclut toujours d’être une option pour Matignon tout en se montrant critique sur la méthode adoptée par le NFP pour briguer le pouvoir depuis le second tour des élections législatives.

« Il aurait fallu engager dès le soir du second tour un dialogue avec les partis politiques ayant participé au front républicain contre le Rassemblement national sur la base des priorités, comme l’augmentation du smic, le retour de l’ISF ou l’accélération de la transition écologique. C’est l’inverse qui fut fait : des semaines de huis clos pour dégager un nom de premier ministre hypothétique », déplore-t-il.

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