
L’armée équatorienne a entamé, jeudi 9 octobre, le déploiement de 3 000 militaires pour assurer le maintien de l’ordre dans la capitale Quito, face aux manifestations organisées par la Confédération des nationalités indigènes de l’Équateur (Conaie), la plus grande organisation des peuples autochtones du pays.
Depuis la mi-septembre, l’organisation a appelé ses membres à des blocages routiers en réaction à la suppression de la subvention au diesel, dont le prix est passé de 1,80 à 2,80 dollars (environ 2,41 euros) le gallon (3,8 litres), ce qui, selon elle, accentue la paupérisation de la communauté indigène.
D’un côté, il y a « un président qui estime qu’après avoir gagné les élections, il a tout le pouvoir à sa disposition, qui a des tendances autoritaires et aucune disposition au dialogue », et de l’autre côté, « un secteur indigène qui s’est montré intransigeant et qui cherche à co-gouverner par la force », a constaté Farith Simon, professeur de droit à l’Université San Francisco de Quito, après 18 jours sans aucun signe de reprise du dialogue.
Les manifestations, qui se sont concentrées à la périphérie de Quito, ont entraîné la mort d’un manifestant et fait 160 blessés parmi les civils, militaires et policiers. Quelque 110 personnes ont été arrêtées, selon les chiffres officiels et ceux des ONG.
Les forces armées n’autoriseront pas le chaos et le vandalisme
Alors que le chef de la Conaie, Marlon Vargas, avait annoncé une radicalisation du mouvement et déclaré « Nous occuperons » Quito si nécessaire. Le président équatorien, Daniel Noboa, a invoqué l’état d’urgence et ordonné le déploiement de l’armée dans plusieurs provinces du pays, dont celle de la capitale, déclarant « personne ne peut venir prendre la capitale par la force ».
« Des moyens aériens et terrestres ont commencé un grand déploiement vers la ville de Quito », a déclaré l’armée dans un groupe WhatsApp partagé avec la presse, soulignant que la mission, d’une capacité totale de 3 000 militaires, était de « préserver la sécurité » dans la capitale.
« Les forces armées n’autoriseront pas le chaos et le vandalisme, ainsi que la destruction de biens publics et privés », a ajouté l’armée qui a diffusé des images montrant des soldats parcourant le centre historique, où le siège présidentiel est entouré de barrières de sécurité.
Entre 1997 et 2005, la Conaie avait déjà participé à des manifestations, parfois violentes, qui avaient abouti à la chute de trois présidents.