
Les autorités ont lancé, dimanche 13 juillet, un appel au calme dans la ville de Torre-Pacheco, près de Murcie (sud-est de l’Espagne) ; pour la deuxième nuit d’affilée, des émeutes contre des immigrés ont eu lieu, à la suite de l’agression d’un retraité par trois jeunes toujours recherchés par la police.
« Torre-Pacheco doit retrouver la normalité (…). Je comprends la frustration, mais rien ne justifie la violence », a écrit dans un message sur le réseau social X le président de la région de Murcie, le conservateur Fernando Lopez Miras, en assurant que l’agression subie par ce retraité ne resterait « pas impunie ».
« J’appelle les habitants au calme, à la tranquillité », a insisté à la télévision publique RTVE le maire de la ville, Pedro Angel Roca Tornel, membre lui aussi du Parti populaire (conservateur), en appelant à ne pas confondre les « délinquants » avec l’ensemble de la population immigrée, venue « pour travailler ».
Ces appels surviennent alors que Torre-Pacheco, ville de 36 000 habitants située sur la côte méditerranéenne, a connu dans la nuit de samedi à dimanche une deuxième nuit d’émeutes, avec des affrontements qui ont fait plusieurs blessés, selon la préfecture.
Slogans contre les immigrés
D’après le quotidien La Opinion de Murcia, plusieurs groupes de personnes ont parcouru les rues de la commune avec des bâtons à la recherche de personnes d’origine étrangère, malgré le déploiement d’un important dispositif policier. Au moins une personne a été interpellée, selon la préfecture.
Ces affrontements se sont produits à la suite de la violente agression en pleine rue, mercredi à l’aube, d’un habitant de 68 ans. Ce retraité, prénommé Domingo, a raconté à des médias espagnols, le visage tuméfié, avoir été attaqué par trois jeunes d’origine nord-africaine sans motif apparent.
Cette agression, filmée et dont la vidéo a été mise en ligne sur les réseaux sociaux, a poussé la mairie à organiser un rassemblement vendredi après-midi. Cette manifestation, qui se voulait pacifique, a dégénéré en raison de la présence de groupes d’extrême droite qui ont diffusé des slogans anti-immigrés, selon les autorités. L’un d’eux, baptisé « Deport them now » (« déportez-les maintenant »), a ainsi appelé sur Telegram à une « chasse » aux personnes d’origine nord-africaine. « Si les autres Maghrébins de la commune ne collaborent pas à l’identification des coupables, ils deviendront automatiquement coupables et devront payer », a-t-il écrit.
Dans un message sur le réseau social Bluesky, la ministre de la jeunesse, Sira Rego, membre du parti Sumar (gauche radicale), a condamné « fermement les persécutions racistes contre les personnes migrantes à Torre-Pacheco », mettant en cause le rôle de « l’ultradroite » dans ces émeutes.