Il est presque minuit dans le quartier animé de Chamberi, à Madrid, en cette fin du mois de juin ; au milieu des terrasses bruyantes où sont attablés des habitants riant aux éclats et parlant fort, un verre à la main, sont garés quelques landaus et poussettes. « Les bébés ont le droit de profiter de la vie, dit en souriant Beatriz Ortega, infirmière de 38 ans, en montrant son fils de 5 mois, chérubin tout rond aux yeux bleus qui observe, fasciné, les lumières de la nuit. Je ne vais pas le priver et je veux qu’il vive les mêmes choses que sa sœur. » Cette dernière, 4 ans, est justement juchée sur le marchepied du landau, dans une robe sans manches à fleurs, pinçant les joues rebondies de son petit frère. « Depuis qu’ils sont nés, on les emmène partout quand on sort », ajoute son mari, Fernando Rojas, consultant de 41 ans. Ce samedi de juin, ils sont allés dîner avec un couple d’amis et leur bébé de 2 mois, et un autre couple dont la femme est enceinte.
En Espagne, rien de plus normal que de croiser des dizaines de poussettes dans la rue ou à l’intérieur de restaurants festifs, jusqu’à des heures très avancées de la nuit. Et les chaleurs estivales ne suffisent pas à expliquer ces sorties nocturnes, alors que la plupart des Madrilènes disposent de la climatisation dans leur logement, comme Beatriz et Fernando.
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