
Quatre ans après sa nomination à la tête du Centre éthiopien des défenseurs des droits humains (EHRDC), Yared Hailemariam a fini par jeter l’éponge. « J’ai eu peur pour ma vie », explique-t-il. Mercredi 30 juillet, cette figure de la lutte pour les droits humains a rendu publique sa démission, avant de s’exiler en Belgique. « Ces derniers mois, chacune de mes déclarations était suivie de menaces et de harcèlement de la part des forces de l’ordre. Cette pression croissante m’empêchait non seulement d’exercer mon travail, mais a aussi inquiété ma famille. J’ai préféré me retirer avant qu’il n’arrive quelque chose de grave. »
Pour le militant des droits humains Befeqadu Hailu, cette démission « n’a rien de surprenant ». « C’est simplement la dernière illustration de la détérioration de notre espace de liberté », estime-t-il, alors que depuis environ un an, « la pression s’est considérablement accrue sur la société civile éthiopienne ».
En juin 2024, cinq organisations, dont Amnesty International, s’étaient inquiétées d’une « répression croissante exercée contre les organisations nationales indépendantes de défense des droits humains ». « Les forces de sécurité gouvernementales et les services de renseignement suivent les membres du personnel des organisations sur leur lieu de travail et à leur domicile, et leur demandent de cesser leurs activités de sensibilisation et de défense des droits humains », pouvait-on lire dans un communiqué publié à cette occasion.
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