Lauren Groff n’a jamais autant pleuré que cette nuit du 5 novembre 2024 et le jour qui s’en est suivi. « C’était terrible, se souvient-elle, lors d’une rencontre à Paris au début de l’été. Je crois que j’ai fait peur à mes enfants qui ne m’avaient jamais vue dans un tel état d’abattement et d’effroi. » Mais comment ne pas s’effondrer, lors de cette nuit d’élection présidentielle si cruciale ? Comment ne pas frémir à l’idée que s’ouvrait alors une page funeste de l’histoire des Etats-Unis ? « Car je savais ! Je savais le racisme, le sexisme, la cruauté et la soif de vengeance du camp qui arrivait au pouvoir. Je savais les attaques contre le droit, la science, la connaissance, la libre expression. Je savais la prévarication et la corruption généralisées. Il y avait vraiment de quoi être catastrophée. »

L’écrivaine accomplie – cinq romans à succès, trois fois finaliste du National Book Award, classée par le magazine Time parmi les 100 personnalités les plus influentes de l’année 2024 – avait voté quelques jours à l’avance, impatiente de faire entendre sa voix. Et le week-end précédent, elle avait animé, au centre de Tampa Bay (Floride), à deux heures de route de chez elle, une rencontre avec Hillary Clinton, venue présenter son dernier livre.

Il vous reste 89.26% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Partager
Exit mobile version