Réélue députée dès le premier tour des législatives, Sophia Chikirou a réagi à des critiques portant sur le manque d’implantation de LFI en zone rurale.
La parlementaire regrette une forme de mépris à l’égard des élus des zones urbaines et souligne que 80% de la population française vit aujourd’hui en ville.
Le chiffre qu’elle avance est juste et provient d’études de l’Insee.

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Députée sortante LFI de Paris, Sophia Chikirou a vu sa réélection validée dès le premier tour des législatives. Mobilisée en vue du second tour, elle a répondu à la remarque incisive d’un élu socialiste sur les réseaux sociaux. Ce dernier, vice-président du Conseil départemental du Lot, mettait en effet en avant le fait que les députés LFI déjà réélus n’étaient pour l’essentiel pas investis dans des zones rurales. 

« Pourquoi ce ton méprisant pour les élus des zones urbaines ? », lui a lancé Sophia Chikirou, ajoutant que « 80% de la population française vit en ville » et estimant que « l’opposition entre urbains et ruraux est un artifice idéologique ». 

L’Insee dresse un panorama des « unités urbaines »

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Comme souvent en matière de statistiques, c’est vers l’Insee qu’il convient de se tourner. Les études de l’institut nous permettent de confirmer les propos de Sophia Chikirou, puisqu’il expliquait en 2020 que « huit personnes sur dix » en France « résident dans une unité urbaine » (79,2%, précisément).

La notion d’unité urbaine, précisait l’Insee, « repose sur la continuité du bâti et le nombre d’habitants ». Ces unités « sont construites en France métropolitaine et dans les DOM d’après la définition suivante : une commune ou un ensemble de communes présentant une zone de bâti continu (pas de coupure de plus de 200 mètres entre deux constructions) qui compte au moins 2000 habitants. » Une série de villages ruraux collés les uns aux autres et comptant une fois réunis plus de 2000 habitants sont donc pris en compte dans ce qui représente une acception assez large de l’urbanité.

Concrètement, un peu moins de 14 millions de personnes vivent à la campagne. Un total inférieur au volume de population qui réside au sein d’unités urbaines d’une taille comprise entre 200.000 et 2 millions d’habitants. Le graphique qui suit permet d’observer la répartition plus précise des individus à travers le territoire.

« Si elles représentent 80 % du nombre total d’unités urbaines, les unités urbaines de moins de 10.000 habitants n’abritent qu’une minorité de la population », commente l’Insee. C’est-à-dire « 13% des habitants, soit moins que dans l’agglomération parisienne ». Notons par ailleurs de fortes disparités à l’échelle du territoire : sans surprises, certains territoires se révèlent bien plus ruraux que d’autres : les départements de la Creuse, du Cantal, du Gers, de la Lozère ou du Lot sont ainsi les seuls qui comptent moins de 40% de leurs habitants au sein d’unités urbaines.

L’Insee constate que la part des jeunes adultes (18-29) augmente à mesure que la taille des unités urbaines progresse. Et glisse que « la part de la population vivant dans une unité urbaine augmente » de manière régulière depuis plusieurs décennies. Alors qu’en 1936, 52,9% de la population évoluait en ville, cette proportion est passée à 70% en 1968, puis à 74% en 1990. Jusqu’à atteindre, on l’a vu, près de 80% en 2020.

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Thomas DESZPOT

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