Un chantier d’isolation d’une maison individuelle, à Sarrebourg (Moselle), le 15 décembre 2023.

Depuis l’arrivée de Gabriel Attal à Matignon, les défenseurs de l’environnement accusent le coup. Après l’épisode de la crise agricole, à laquelle le gouvernement a répondu en reculant sur des normes environnementales ou en « mettant sur pause » le plan Ecophyto, les économies budgétaires annoncées par l’exécutif puisent largement dans les « crédits verts ».

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Dimanche 18 février, Bruno Le Maire, tout à sa volonté de trouver 10 milliards d’euros, a promis que tous les ministères seraient mis à contribution. Mais, en détaillant certaines coupes plus spécifiques, le ministre de l’économie a vite ciblé la planification écologique. L’enveloppe du dispositif MaPrimRénov’ sera ainsi amputée de 1 milliard d’euros et le fonds vert pour le climat, qui permet aux collectivités d’investir dans des projets de transition écologique, sera réduit de 400 millions d’euros.

« Le réarmement financier de la France est indispensable pour nous préparer à toute éventualité dans l’avenir et pour nous permettre de financer notre modèle social », a expliqué Bruno Le Maire lors d’une rencontre avec la presse, laissant le soin à Thomas Cazenave, ministre délégué chargé des comptes publics, de défendre la rénovation thermique des bâtiments : « C’est une politique que nous avons profondément soutenue, que nous allons continuer à soutenir encore cette année, mais nous en revoyons… nous en revoyons l’ampleur. »

« Refroidir la machine »

Ces annonces sont un coup de canif dans la promesse gouvernementale d’augmenter considérablement le budget alloué à la transition bas carbone entre 2023 et 2024. A l’automne, les députés macronistes vantaient une hausse de 7 milliards d’euros de crédits de paiement (10 milliards d’euros d’autorisation d’engagement). Et ils se félicitaient surtout d’avoir obtenu une hausse de MaPrimRénov’ de 2,5 milliards à 4 milliards d’euros. Une mesure symbolique, selon eux, d’une « écologie populaire » qui ne serait ni « punitive » ni « dénialiste » (niant la réalité du réchauffement climatique).

Pour se justifier, Bercy explique qu’il fallait « refroidir la machine » alors même que 300 millions d’euros des crédits consacrés à ce dispositif n’ont pas été dépensés en 2023, faute d’artisans disponibles pour réaliser les travaux chez les particuliers. Idem pour le leasing social qui permet aux ménages les plus modestes de se procurer un véhicule électrique pour 100 euros par mois. Mi-février, après six semaines d’ouverture et environ 50 000 dossiers déposés, attestant de réels besoins, l’exécutif a confirmé qu’il mettait fin au dispositif pour cette année, là aussi pour des questions de financement.

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