La vigilance des services de renseignement français est aujourd’hui renforcée vis-à-vis des opérations violentes ou d’influence que le régime iranien pourrait être tenté de mener hors de ses frontières. Et ce dans un contexte de fragilisation depuis les frappes américaines et israéliennes conduites fin juin sur ses sites nucléaires, scientifiques et civils. Au-delà du risque terroriste, une surveillance accrue porte sur l’activisme numérique développé par Téhéran pour attiser les haines et peser sur l’agenda politique hexagonal, des pratiques possiblement assimilables à de l’ingérence.

Dans ce paysage instable, une affaire judiciaire fait l’objet de beaucoup d’attentions : une Iranienne de 39 ans, Mahdieh E., officiellement étudiante puis traductrice dans la région lyonnaise depuis 2018, a été placée en détention provisoire, début mars, après son interpellation, alors qu’elle s’apprêtait à rentrer en Iran. Avec au moins deux autres ressortissants français, elle est suspectée d’avoir mis sur pied, ces dernières années, une cellule très structurée pour diffuser des contenus de propagande sur les réseaux sociaux, dont un certain nombre, aux yeux de la justice, tombent sous le coup de la loi, et relèvent notamment de l’« apologie » et de la « provocation en ligne au terrorisme ».

Selon BFM-TV, qui a récemment divulgué des informations sur ce dossier, Mahdieh E. et ses acolytes publiaient ou relayaient, grâce à des financements iraniens, ces contenus sur une chaîne Telegram, baptisée « Axe de la résistance », en référence au nom donné à l’ensemble des groupes financés et armés par l’Iran dans plusieurs pays du Moyen-Orient (le Hezbollah au Liban, le Hamas à Gaza, ou encore les houthistes au Yémen). Les dérives de cette chaîne avaient commencé à être identifiées en octobre 2023, avec un premier signalement effectué par le ministère de l’intérieur peu après l’attaque sanglante du 7-Octobre menée par le Hamas contre Israël. Ces diffusions de contenus étaient conduites sous le couvert de la défense de la cause palestinienne.

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