Des petites filles en costume traditionnel s’avancent dans la foule, où se mêlent des familles, des personnes âgées et des prêtres orthodoxes. Des chants liturgiques et polyphoniques s’élèvent dans les airs. Les danseurs s’élancent sur la chaussée, sous le regard des milliers de Géorgiens venus participer, samedi 17 mai, à la « Journée de la pureté de la famille » à Tbilissi.

Cette célébration, lancée en 2014 par l’Eglise orthodoxe géorgienne, coïncide volontairement avec la Journée mondiale de lutte contre l’homophobie et la transphobie. Pour le gouvernement, conspué par les manifestants proeuropéens depuis 170 jours consécutifs et engagé dans la répression de toute forme d’opposition, il s’agit avant tout de faire une démonstration de force, tout en réaffirmant les valeurs dites « traditionnelles » de la Géorgie. Le premier ministre, Irakli Kobakhidze, le président, Mikhaïl Kavelachvili, et le président du Parlement, Shalva Papuachvili, ont participé à la marche jusqu’à la cathédrale de la Sainte-Trinité, la plus grande église de la ville, dont la construction a été financée par le fondateur du parti au pouvoir, Rêve géorgien, et homme fort du pays, l’oligarque milliardaire Bidzina Ivanichvili.

Les opposants au gouvernement ont choisi de venir peu nombreux pour éviter toute confrontation mais de maintenir leur présence. Le mouvement de contestation est quotidien depuis l’annonce par le premier ministre, le 28 novembre 2024, de la suspension du processus d’adhésion à l’Union européenne. Le pouvoir est accusé de dérive autoritaire, d’avoir volé les élections législatives d’octobre 2024, et de détourner cette ancienne république soviétique du Caucase de sa trajectoire européenne au profit de la Russie, qui occupe 20 % du territoire depuis la guerre de 2008.

Il vous reste 79.4% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Partager
Exit mobile version