
Tout est allé très vite. Le 28 novembre 2024, la Géorgie annonçait la suspension du processus d’intégration à l’Union européenne (UE), onze mois après avoir obtenu le statut de candidat. Un choc pour la population, dont 80 % se dit pro-européenne. Des centaines de milliers de personnes sont descendues dans la rue pour protester contre le « régime russe », le surnom du gouvernement de cette ex-République soviétique du Caucase, qu’elles accusent d’être à la solde de Moscou.
Un an plus tard, le mouvement de protestation, sans leader, se poursuit pour le 365e jour d’affilée, mais se heurte à un régime inflexible, qui multiplie les lois répressives à un rythme vertigineux. Médias indépendants, ONG, opposition, fonction publique, universités… tous les secteurs sont ciblés par cette mise au pas. Les peines pour participation à des rassemblements ont été durcies, les restrictions de la liberté d’expression accrues, le crime de haute trahison a été réintroduit et la version renforcée de la loi sur l’« influence étrangère » est entrée en vigueur.
En outre, des enquêtes criminelles ont été lancées contre des organes de surveillance indépendants, dont l’International Society for Fair Elections and Democracy (Isfed), chargée de surveiller les élections. Le Bureau de la fonction publique a été dissous, exposant les fonctionnaires à des licenciements pour des raisons politiques. Fin novembre, le parti au pouvoir, Rêve géorgien, a également annoncé une révision complète du code électoral, qui obligera les citoyens géorgiens résidant à l’étranger, estimés à 1,5 million, à voter sur le territoire géorgien lors des élections législatives.
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