Trois vans quittent le parking d’une église à une dizaine de kilomètres au sud d’Atlanta (Géorgie). A bord, de jeunes Noirs décidés, portant des tee-shirts aux couleurs vives. Ils connaissent leur rôle. Ils maîtrisent les argumentaires de leur organisation. Les véhicules roulent jusqu’à Fairburn, dans le comté de Fulton, l’une de ces zones périurbaines faites de lotissements individuels soignés, dont 75 % de la population est noire.

Les volontaires de Georgia Stand-Up savent à quelles portes frapper. Sur leur téléphone, une application indique précisément quels foyers méritent leur attention. Ils sont à la recherche des femmes, celles capables de mener vers les urnes les non-inscrits ou les démobilisés, qui pourraient faire la différence lors de l’élection présidentielle du 5 novembre dans cet Etat pivot si incertain. Joe Biden ne l’avait emporté que de 12 000 voix en 2020.

Fondée il y a vingt ans, l’organisation Georgia Stand-Up est non partisane. Mais l’éducation civique qu’elle dispense a un objectif : accroître le vote progressiste. « Une guerre a été déclarée contre les Noirs et les Hispaniques par le nouveau Parti républicain, dirigé par une bande de pourris, estime Horace Cooper, 75 ans, infatigable chef de l’escouade de volontaires, vétéran du Vietnam. Les femmes sont la force motrice de notre réponse. » Et Kamala Harris compte sur elles.

Nouveaux inscrits en nombre

Selon le Pew Research Center, les Noirs représenteront 14 % des électeurs américains en novembre, mais un tiers en Géorgie. Depuis le retrait de Joe Biden, le 21 juillet, un fort afflux de nouveaux inscrits sur les listes a été constaté dans de nombreux Etats, d’abord chez les femmes non blanches et les jeunes. Le soutien apporté par la chanteuse Taylor Swift à la candidate démocrate, le 11 septembre, a eu un impact retentissant.

Le siège de Georgia Stand Up à Atlanta (Géorgie), le 20 septembre 2024.

Les sondages sont serrés. Mais une donnée se renforce mois après mois : le gender gap, soit le ciseau entre le vote des hommes et celui des femmes. Selon une étude récente de la chaîne NBC, Donald Trump mène 52 % à 40 % chez les premiers, et Kamala Harris 58 % à 37 % chez les secondes. Un écart qui se creuse fortement par rapport aux scrutins de 2016 et 2020. En cas de forte mobilisation des électrices, qui votent plus que les hommes, celles-ci pourraient terrasser l’ancien président. Il s’agirait d’une sorte de réponse à l’insécurité qu’il leur a imposée, avec la fin de l’avortement comme droit fédéral, décidée par la Cour suprême en 2022. Depuis, les démocrates ont triomphé dans de nombreuses élections locales et référendums.

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