C’est au bureau des douanes grecques, dans le port du Pirée, à Athènes, géré depuis 2016 par la société chinoise publique Cosco Shipping, que Laura Kövesi, procureure en chef du parquet européen, a donné rendez-vous, jeudi 2 octobre, aux journalistes. Mi-septembre, l’instance judiciaire chargée de défendre les intérêts financiers européens s’était réjouie d’avoir saisi un record de marchandises chinoises – 2 400 conteneurs – entrées dans l’Union européenne (UE) sans payer de droits de douane ni de TVA. Six personnes, dont deux agents des douanes grecs, sont présumées être impliquées dans ce trafic d’envergure.

« Le Pirée, un des quatre plus grands ports de l’Union européenne, est une cible attractive pour les groupes criminels. Mais ce n’est pas juste un port, c’est la porte d’entrée en Europe ! », estime la cheffe du parquet européen.
Sur ce site, où les inscriptions en chinois sont désormais légion, Mme Kövesi prend un ton grave : « Je suis venue au Pirée pour alerter sur le fait que nous n’avons pas affaire à de petits contrebandiers, mais bien à de dangereux groupes criminels organisés, qui ont créé un écosystème soutenu par la corruption d’agents des douanes et des impôts, des commissaires en douane et des employés de banque. »
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