C’est un long bâtiment horizontal de la « ceinture rouge » parisienne, dans le 18e arrondissement. Située juste derrière la ligne de tramway, cette ancienne boulangerie militaire de 12 500 mètres carrés accueille depuis 2004 des personnes dans le besoin. Le centre d’hébergement d’urgence, géré par Adoma, premier opérateur national du logement accompagné, vient d’achever sa première phase de réhabilitation. A terme, il accueillera 436 personnes réparties dans 193 chambres, moyennant une participation financière calculée en fonction des revenus de chacun.

Sur les murs des parties communes, des photographies montrent à quoi pouvait ressembler la vie d’avant, quand le centre se composait de quatre dortoirs de 100 places chacun. Des lits superposés les uns à côté des autres. Des draps à usage unique, fins comme du papier. Un sol maculé de taches. Ici, une béquille comme porte-sac. Là, des vêtements suspendus à la structure d’un lit. « Pour garder sa place le lendemain, il fallait appeler le 115 au petit matin », se souvient Nordine, 67 ans, marin pêcheur en Algérie dans sa jeunesse. A 5 h 50, une première rumeur montait. Des résidents téléphonaient depuis leur lit, d’autres couraient emprunter les portables des veilleurs. Il fallait ensuite quitter les lieux, passer la journée dehors et, en fin d’après-midi, attraper le bon bus pour être de nouveau autorisés à passer la nuit au centre. « On passait notre temps à penser à ça », dit Nordine.

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