Tous les dimanches depuis dix ans, sur les coups de 8 heures du matin, Alain Benhamou monte dans sa voiture et rejoint la synagogue de Bondy, en Seine-Saint-Denis. La ville voisine de Villemomble, où il habite, compte des lieux de prière plus proches, mais c’est d’autre chose dont il s’agit : de fidélité à une synagogue qu’il a fréquentée pendant quarante et un ans, et d’éviter que la petite communauté bondynoise disparaisse tout à fait.

M. Benhamou, 80 ans, a quitté Bondy fin 2015, après un cambriolage à caractère antisémite (des « sale juif » laissés sur les murs) qui faisait lui-même suite à d’autres incidents. « Une deuxième fuite », dit-il, après le départ de sa famille d’Algérie, au début des années 1960. C’est à la même période, en 1962, que la synagogue de Bondy a vu le jour. Depuis 2015, après que des bouteilles incendiaires ont été lancées sur la façade, l’édifice est dissimulé derrière de hauts murs.

La communauté a longtemps été l’une des plus importantes de Seine-Saint-Denis – jusqu’à 600 familles, installées dans les tours et les pavillons de la commune, avec ses restaurants, ses magasins… Cette grandeur passée n’est plus qu’un souvenir. Ce dimanche matin de fin juin, ils sont seulement cinq, en comptant le rabbin Avraham Lahmi, réunis pour la prière quotidienne.

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