Près d’un bâtiment touché lors des frappes israéliennes, à Téhéran, le 26 juin 2025.

La « guerre de douze jours » menée par l’armée israélienne a fait 935 morts, dont 38 enfants et 132 femmes, en Iran, a annoncé, lundi 30 juin, l’agence de presse officielle IRNA, citant le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir.

L’organisation Human Rights Activists, établie aux Etats-Unis, qui dit s’appuyer sur les chiffres fournis par des organismes officiels, ainsi que sur un réseau de bénévoles et des sources non gouvernementales, avait fait état ce week-end de 1 190 tués, dont 436 civils et 435 militaires, les autres n’ayant pu être identifiés.

L’Etat hébreu a lancé une offensive aérienne le 13 juin pour, selon lui, empêcher la République islamique de se doter de l’arme atomique. Des centaines de cibles militaires et nucléaires ainsi que des zones habitées ont été visées dans le cadre de cette campagne, qui a notamment coûté la vie à de hauts gradés iraniens et à des scientifiques impliqués dans le programme nucléaire. Les Etats-Unis, qui avaient renoué au printemps leurs discussions avec la République islamique au sujet de son programme nucléaire, se sont joints à l’offensive israélienne en bombardant trois des principaux sites de ce programme, dans la nuit du 21 au 22 juin.

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés La guerre éclair en Iran, un révélateur de la « doctrine Trump »

Après douze jours de bombardements et de représailles iraniennes qui ont fait 28 morts en Israël, un cessez-le-feu imposé par le président des Etats-Unis est entré en vigueur le 24 juin. Donald Trump a averti, vendredi, qu’il ordonnerait « sans aucun doute » de bombarder à nouveau l’Iran en cas de reprise de l’enrichissement d’uranium à un degré susceptible de permettre un usage militaire.

« Je ne leur parle même pas »

Les discussions avec les Etats-Unis ne pourront reprendre que s’ils excluent tout nouveau recours à la force, a, pour sa part, déclaré le vice-ministre des affaires étrangères iranien, Majid Takht-Ravanchi. « Nous entendons dire que Washington veut nous parler », a-t-il déclaré, dans une interview diffusée dimanche soir par la BBC.

« Nous ne nous sommes pas mis d’accord sur une date. Nous ne nous sommes pas mis d’accord sur les modalités. Nous cherchons une réponse à cette question : allons-nous assister à une répétition d’un acte d’agression alors que nous sommes engagés dans le dialogue ? », a ajouté M. Takht-Ravanchi, selon qui les Etats-Unis n’ont « pas encore clarifié leur position ».

« Je n’offre RIEN à l’Iran, (…) je ne leur parle même pas, puisque nous avons complètement ANÉANTI leurs installations nucléaires », a, quant à lui, affirmé Donald Trump lundi sur son réseau Truth Social.

Selon l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), l’Iran est le seul Etat non doté d’armes nucléaires à enrichir de l’uranium à 60 %, bien au-delà de la limite de 3,67 % fixée par l’accord conclu en 2015 avec les grandes puissances, que Donald Trump a unilatéralement dénoncé trois ans plus tard, lors de son premier mandat.

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Comprendre les douze jours d’affrontements entre Israël et l’Iran en dix temps forts

L’Iran s’en prend au patron de l’AIEA

Dans un communiqué diffusé lundi par son cabinet, le président iranien, Massoud Pezeshkian, impute, pour sa part, la rupture de la coopération entre Téhéran et l’AIEA, approuvée par le Parlement, à l’attitude du directeur général de l’agence, Rafael Grossi.

Newsletter

« A la une »

Chaque matin, parcourez l’essentiel de l’actualité du jour avec les derniers titres du « Monde »

S’inscrire

« L’initiative prise par des membres du Parlement (…) est une réponse naturelle à la conduite injustifiée, non constructive et destructrice du directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique », a-t-il déclaré dimanche soir à son homologue français, Emmanuel Macron, lors d’un appel téléphonique, selon le communiqué.

Le chef de la diplomatie iranienne, Abbas Araghtchi, avait déjà dénoncé vendredi les intentions, selon lui, « malveillantes » de M. Grossi, qui a réclamé au début de la semaine dernière un accès aux sites nucléaires iraniens afin de pouvoir établir ce qu’il est advenu du stock d’uranium enrichi à 60 % après les bombardements israéliens et américains contre des sites nucléaires.

Le Royaume-Uni, la France et l’Allemagne ont condamné lundi les menaces contre Rafael Grossi et ont exhorté le gouvernement iranien à garantir la sécurité du personnel de l’agence sur son territoire.

Le Monde avec AFP

Réutiliser ce contenu
Partager
Exit mobile version