
Le premier ministre de la Lituanie, Gintautas Paluckas, a démissionné jeudi 31 juillet, alors qu’une enquête est en cours sur d’éventuels délits financiers liés à des sociétés du chef du gouvernement. « J’ai informé le président il y a environ une heure que j’ai pris la décision de démissionner de mes fonctions de premier ministre », a-t-il déclaré dans un communiqué.
Il a ajouté qu’il quittait également son poste à la tête du parti social-démocrate du pays balte. « Malgré ma décision de quitter mes fonctions actuelles, je continuerai à défendre mon honneur et ma dignité et j’attends les conclusions des enquêtes, dont je suis sûr qu’elles distingueront les faits des insinuations », a ajouté M. Paluckas.
Plus tôt jeudi, des médias locaux ont rapporté que le Service d’enquête sur la délinquance financière (FNTT) de Lituanie avait perquisitionné les bureaux de Dankora, une entreprise appartenant à la belle-sœur de M. Paluckas. La société a utilisé des fonds de l’Union européenne pour acheter des systèmes de batteries à Garnis, une entreprise partiellement détenue par Gintautas Paluckas.
Pressions au sein de la coalition
Des journalistes d’investigation en Lituanie avaient révélé en mai que Garnis avait reçu un prêt d’État subventionné alors que M. Paluckas était déjà à la tête du gouvernement. Les autorités du pays ont ensuite lancé une enquête, toujours en cours.
Gintautas Paluckas avait déjà été condamné à une amende pour abus de fonction lorsqu’il était directeur de l’administration municipale de la ville de Vilnius.
Il était premier ministre depuis novembre 2024, après la victoire des sociaux-démocrates qui ont remporté les élections législatives d’octobre et formé une coalition avec le parti populiste l’Aube sur le Niémen et le parti de centre gauche Au nom de la Lituanie. Lors de sa nomination, ses actifs étaient estimés à plus de 2 millions d’euros.
Le chef d’Au nom de la Lituanie, l’ancien premier ministre Saulius Skvernelis, a menacé mercredi de quitter la coalition si Gintautas Paluckas restait en poste. Le 24 juillet, le président lituanien, Gitanas Nauseda, avait donné à M. Paluckas, un délai de deux semaines pour répondre aux accusations ou démissionner.
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Les sociaux-démocrates vont entamer des discussions pour former un nouveau gouvernement, selon M. Nauseda qui espère que les ministres actuels resteront à leurs postes. Le gouvernement devra néanmoins formellement démissionner, le nouveau gouvernement devant être confirmé par le président.
Un nouveau premier ministre doit être nommé dans un délai de soixante jours, selon la Constitution. Pendant cette période, l’un des ministres actuels peut être temporairement nommé pour diriger le gouvernement.