« Meryl Streep, New York City » (1981), d’Annie Leibovitz.

Ce n’est plus une surprise. Régulièrement, depuis 2018, le Couvent des jacobins de Rennes présente un choix d’œuvres venues de la collection de François Pinault. Ainsi celui-ci manifeste-t-il sa fidélité à la Bretagne. Il faut, chaque fois, un sujet différent. Cette année, il est pris dans l’ancienne répartition des genres picturaux : ni le paysage ni le nu mais le portrait. Sont disposés, dans l’ancien cloître et les salles adjacentes, une centaine de travaux d’une soixantaine d’artistes. De manière prévisible étant donné le thème, peinture et photographie sont de loin les modes de création les plus présents.

De même, étant donné le tropisme du collectionneur pour la nouveauté, la presque totalité des œuvres date du dernier quart du XXe siècle, quoique l’une des plus remarquables de toutes soit plus ancienne. La toile de l’artiste austro-américaine Kiki Kogelnik (1935-1997), intitulée The Painter, est de 1975. Cet autoportrait à contre-jour éclaboussé de rouge est une parfaite allégorie de ce que pouvait être alors la situation d’une femme artiste qui, comme Kogelnik, ne se sentait pas à son aise – euphémisme – dans un monde de l’art essentiellement masculin. Chaque fois que l’on voit l’une de ses œuvres, on se dit qu’une rétrospective serait nécessaire, bien plus nécessaire que beaucoup de celles qui se tiennent aujourd’hui avec le conformisme pour unique raison.

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