Le Premier ministre entend présenter « dans quelques semaines » ce qu’il qualifie de « plan de réformes à cinq ans ».
Un projet « qui sera la suite du discours de politique générale », précise-t-il, soulignant vouloir « faire des choses durables pour ce pays », même si la durée de vie de son gouvernement reste des plus incertaines.

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Depuis plusieurs jours, Michel Barnier a le regard particulièrement tourné vers l’Assemblée nationale, où le gouvernement a enchaîné les revers . Après six jours d’échanges houleux sur la partie recettes du budget 2025 , les députés ont interrompu samedi soir leurs débats sans être allés au bout de son examen, et devraient le reprendre le 5 novembre. Si le Premier ministre a la tête dans le guidon, cela ne l’empêche toutefois pas de projeter son action politique… jusqu’en 2029.

Je suis assez planificateur

Michel Barnier

Michel Barnier dévoile auprès du journal Le Parisien (nouvelle fenêtre) son intention de « changer ce pays avec un plan de réformes à cinq ans » qu’il présentera « dans quelques semaines », a priori début décembre. Le chef du gouvernement proposera « un plan d’action qui sera la suite du discours de politique générale » prononcé début octobre, pour « faire des choses durables pour ce pays ». Et d’ajouter : « Je suis assez planificateur. »

« Persévérance, changement, rupture » : « vous le verrez dans le projet que je présenterai dans quelques semaines », déclare également Michel Barnier, nommé à Matignon le 5 septembre . Si le Savoyard entend réformer la France, il reconnaît toutefois qu’il n’a « pas le temps de faire de grandes lois », alors que la menace d’une motion de censure plane. Le Premier ministre, à la tête d’une coalition précaire, mise davantage sur des « projets concrets » comme un livret d’épargne industrielle ou une allocation sociale unique.

Cahiers de doléance et séminaires ministériels

Afin d’alimenter sa réflexion et de « proposer quelque chose d’assez fort » début décembre après deux séminaires ministériels qui doivent faire remonter les propositions des ministres, le chef du gouvernement a prévu de reconsulter les cahiers de doléances qu’avaient remplis les Français en 2019 en réponse à la crise des Gilets jaunes. 

Michel Barnier compte « soumettre au débat » ses idées auprès des Français « et ne pas imposer ». Le locataire de Matignon conçoit cette volée de mesures comme un plan sur les cinq ans à venir avec l’horizon de 2029 en vue, lorsque la France sera censée avoir un déficit budgétaire ramené à 3%. « Je sais que je passe au-dessus de ma condition », sourit-il auprès du quotidien, en référence à ce calendrier, bien au-delà de l’élection présidentielle de 2027. 

« Michel Barnier proposera bientôt un cap pour les années à venir. Il le fera en concertation avec les forces politiques qui nous soutiennent et en préservant les réussites du président de la République », déclare pour sa part la porte-parole du gouvernement Maud Bregeon dans un entretien au même journal. « Certains projets sont connus : la reprise de la loi d’orientation agricole, la maîtrise de l’immigration, le travail sur la fin de vie, mais aussi des mesures sur l’allocation sociale unique, la réforme de l’État, la décentralisation et le statut de l’élu », explique-t-elle. 


Julien CHABROUT avec AFP

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