Le président congolais, Félix Tshisekedi, à Munich, en Allemagne, le 14 février 2025.

Le président congolais, Félix Tshisekedi, a remanié le gouvernement, vendredi 8 août, y nommant au moins deux figures d’opposition, selon des ordonnances lues à la télévision d’Etat.

La nouvelle équipe, dont la composition a été annoncée vers 1 heure à la télévision nationale, reste dirigée par la première ministre Judith Suminwa Tuluka et comprend 53 membres, contre 54 pour le précédent gouvernement. L’opposant et ex-premier ministre (2008-2012) Adolphe Muzito est nommé vice-premier ministre et ministre du budget. Floribert Anzuluni, chef d’un petit parti politique d’opposition, est nommé à l’intégration régionale, selon ces ordonnances.

Les trois quarts du gouvernement précédent restent en place, avec quelques permutations. Le ministre de la communication et porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya, reste à son poste, tout comme la ministre des affaires étrangères, Thérèse Kayikwamba. Parmi les permutations, Eve Bazaiba passe de l’environnement, où elle est remplacée par Marie Nyange, aux affaires sociales. Aimé Boji quitte le budget pour le ministère de l’industrie.

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés RDC : accusés de corruption, des proches du président Tshisekedi visés par une plainte en Belgique

Parmi les nouveaux venus, le député de la majorité Eliezer Ntambwe occupe le poste de ministre délégué à la défense, Guillaume Ngefa est nommé ministre de la justice en remplacement de Constant Mutamba, poursuivi dans une affaire de détournement des deniers publics. Grâce Emie Kutino, responsable d’une église de réveil (évangélique), est nommée ministre de la jeunesse.

Crise sécuritaire

La mise en place du nouveau gouvernement était attendue avec impatience par les Congolais après des « consultations politiques » au début de l’année, période marquée par une grave crise sécuritaire dans l’est du pays.

Riche en ressources naturelles, notamment en minerais, l’Est congolais est en proie à des conflits depuis plus de trente ans. Les violences se sont intensifiées au cours des derniers mois dans cette région frontalière du Rwanda, avec une offensive éclair du Mouvement du 23-Mars (M23) et des troupes rwandaises, qui se sont emparés en janvier de Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu, puis de Bukavu, chef-lieu de la province du Sud-Kivu, en février. Les violences ont fait des milliers de morts, selon Kinshasa et l’ONU, et aggravé une crise humanitaire pour des centaines de milliers de déplacés.

Lire la tribune | Article réservé à nos abonnés RDC : « La communauté internationale se doit d’agir pour mettre fin aux souffrances du peuple congolais »

Félix Tshisekedi, au pouvoir depuis janvier 2019, a été réélu dès le premier tour de la présidentielle du 20 décembre, avec plus de 73 % des voix, et les partis de son « Union sacrée » ont raflé quelque 90 % des sièges aux législatives organisées le même jour. Les opposants Adolphe Muzito et Floribert Anzuluni avaient également postulé à cette présidentielle de 2023. M. Muzito avait obtenu 1,13 % des voix et M. Anzuluni 0,08 %.

Le Monde avec AFP

Partager
Exit mobile version