A Moscou, le 5 août 2024.

« Les coupures de réseau mobile deviennent chose commune en Russie. » Cette phrase n’a pas été écrite par un usager excédé par sa connexion défaillante, mais par Beeline, l’une des principales compagnies de téléphonie du pays. Dans un communiqué publié le 18 juillet, ce géant de la télécommunication détaille les bons réflexes pour faire face aux arrêts ou aux ralentissements volontaires de l’accès à l’Internet mobile qui se sont intensifiés ces dernières semaines et qui touchent la quasi-totalité du territoire de la Fédération.

Pour justifier ces décisions aux conséquences majeures sur la vie quotidienne, les autorités invoquent la prévention d’attaques de drones ukrainiens, même à des milliers de kilomètres du front. Mais derrière ces justifications pas toujours convaincantes, apparaissent les restrictions drastiques des libertés sur le « Runet » – l’Internet russe.

Déjà présentes début mai, pendant les célébrations du 80anniversaire de la victoire sur l’Allemagne nazie, ces coupures se sont élargies après l’impressionnante opération ukrainienne « Payatina » (Toile d’araignée) du 1er juin : une attaque de drones coordonnée sur cinq bases aériennes russes, dont certaines situées en Sibérie. L’organisation non gouvernementale (ONG) Na Svyazi en a compté soixante-neuf en mai et 655 en juin. Depuis, le manque d’Internet mobile est devenu la nouvelle norme en Russie. Le 15 juillet, l’organisation a recensé des interruptions dans plus de 85 % des régions du pays. « L’opération “Payatina” a terrifié les autorités russes qui ont compris que les drones pouvaient apparaître partout », explique Sarkis Darbinyan, cofondateur de l’ONG de défense des droits des internautes Roskosvoboda.

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