Devant une station-service Gazprom, exploitée par NIS, la compagnie nationale pétrolière de la Serbie, à Belgrade, le 9 octobre 2025.

Depuis des années, les voyageurs arrivant à Belgrade par l’autoroute de l’ouest sont accueillis par une immense pancarte financée par la compagnie énergétique russe Gazprom. Mêlant drapeaux serbe et russe, elle proclame fièrement « Ensemble ». Symbole des liens énergétiques et politiques profonds entre la Serbie et la Russie, cette affiche risque pourtant d’être bientôt remisée au placard sous l’effet des pressions américaines grandissantes contre les exportations de pétrole russe.

Jeudi 9 octobre, NIS, la compagnie nationale pétrolière de ce pays des Balkans, a en effet annoncé l’entrée en vigueur de sanctions américaines qui menacent « la continuation de son activité opérationnelle » et pourraient rapidement se traduire par une pénurie générale de carburant. Détenue majoritairement par Gazprom et d’autres sociétés russes, NIS assure environ 80 % des besoins en carburant des 6,5 millions de Serbes, et assure aussi des approvisionnements significatifs en Bosnie-Herzégovine voisine.

NIS avait été placée, début janvier, sur les listes de sanctions du département du Trésor américain. Elle a bénéficié de plusieurs reports négociés d’arrache-pied par les autorités serbes avec l’administration du président Donald Trump, mais ceux-ci ont fini par expirer jeudi. « La Serbie devrait prendre des mesures pour prendre le contrôle de ses principales ressources énergétiques », a de nouveau appelé Aleksandar Titolo, le chargé d’affaires de l’ambassade américaine à Belgrade, en rappelant que « les revenus de NIS financent la machine de guerre du Kremlin ».

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