Il y a quelques semaines, une tribune signée par 40 figures de la culture française appelait, dans Le Monde, à soutenir les institutions culturelles serbes face aux pressions politiques. Cette mobilisation culturelle fait écho à une autre forme de résistance, tout aussi récente mais moins médiatisée : le retour en force des « plénums », des assemblées étudiantes autogérées, dans les universités serbes.

Depuis novembre 2024, une vague de mobilisation étudiante secoue la Serbie. Le mouvement commence par le blocage de la faculté des arts dramatiques de Belgrade, haut lieu de la critique sociale et de la création. Il est rejoint par la faculté de philosophie, dont les étudiants et enseignants mènent certaines des actions les plus tenaces. En représailles, le gouvernement gèle l’admission de la nouvelle génération d’étudiants, une mesure exceptionnelle qui pousse l’université de Belgrade à lancer un appel d’urgence. Cette répression ciblée, qui empêche même l’entrée de futurs historiens, sociologues ou psychologues sociaux, autrement dit les consciences critiques de demain, révèle une tendance plus large : l’intimidation des espaces critiques, qu’ils soient culturels ou universitaires.

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés « Les autorités serbes mènent une véritable campagne pour asphyxier l’université »

Les pancartes portaient des messages saisissants : « Le plus avisé ne cède pas, il s’organise », un appel direct à l’action collective ; « Vos mains sont pleines de sang », une interpellation brutale face à la répression ; « Ce sera la fin quand nous le dirons » et « Ce sera comme le plénum le décide », affirmations d’un pouvoir démocratique retrouvé.

Il vous reste 75.51% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Partager
Exit mobile version