Dans la mine de cuivre d’Aitik, près de Gällivare (Suède), le 25 juillet 2007.

Recouvert de neige, le paysage lunaire semble tout droit sorti d’un film de science-fiction. Aussi loin que le regard porte, la végétation a disparu. Il ne reste qu’un immense amas de roche. Jonchée de cailloux, une route cahoteuse se faufile jusqu’au sommet. Quand soudainement il apparaît : un cratère gigantesque de plus de 500 mètres de profondeur, sur 3,5 kilomètres de long. Le long de ses parois sculptées en escalier, des camions montent et descendent, dans un ballet incessant, rapportant à la surface d’énormes blocs de pierre dégagés du gouffre à coups d’explosifs.

Située en bordure de Gällivare, à 100 kilomètres au nord du cercle polaire, la mine suédoise d’Aitik est la plus grosse mine de cuivre à ciel ouvert d’Europe. Exploitée depuis 1968 par la société Boliden, elle assure 10 % de la production européenne de cuivre, qui s’élève en moyenne à 750 000 tonnes par an, ce qui reste dérisoire au regard des besoins de l’Union européenne, dont la consommation annuelle (environ 3,78 millions de tonnes en 2021) est couverte à 80 % par des importations. Pour faire face au boom de la demande lié à la transition énergétique, « il va donc falloir construire des dizaines de mines comme celle-ci », constate Klas Nilsson, directeur de la communication du groupe Boliden.

Dans le secteur, Aitik fait figure de modèle, avec une empreinte carbone quatre fois moins élevée que la moyenne internationale. Une performance que la mine doit à l’électrification d’une grande partie de sa production. Du concasseur, où les roches sont broyées, au concentrateur, qui permet d’extraire le minerai de cuivre (ainsi qu’un peu d’or et d’argent), tout, ou presque, fonctionne à l’électricité, qui provient de deux centrales hydrauliques voisines.

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Seul point noir : les machines et camions géants, dont le plus gros, qui peut transporter jusqu’à 313 tonnes de roches dans sa benne, consomme près de 600 litres de diesel par heure. Pour tenter de réduire l’usage de carburant, Boliden a installé des caténaires sur une portion de route de 700 mètres, permettant aux camions d’y rouler grâce à l’électricité. Ayant fait ses preuves, le système va être étendu, en attendant l’arrivée sur le marché de véhicules équipés de batteries.

« Réglementation très stricte »

Sur le site, où travaillent 1 500 personnes, sept camions circulent déjà sans chauffeur – une première en Europe. « C’est une façon d’assurer que la production continue sans interruption, même quand un conducteur est malade », explique Sture Holmgren, coordinateur en charge de la formation. A Gällivare, commune de 17 400 habitants, où le taux de chômage tourne autour de 1 %, il n’est pas toujours facile de trouver un remplaçant.

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