
La Syrie a fait état dimanche 6 juillet d’environ 10 000 hectares partis en fumée, au quatrième jour de feux de forêt dans la province côtière de Lattaquié. Les pompiers font face à des conditions très difficiles : températures élevées, vents violents, relief escarpé et présence de restes explosifs dans un pays meurtri par des années de conflit. Un correspondant de l’Agence France-Presse (AFP) dans la région de Rabia a vu les secours lutter contre un incendie proche d’habitations, tandis que de vastes étendues de forêts et d’oliveraies étaient ravagées par les flammes.
« Des centaines de milliers d’arbres forestiers, répartis sur environ 10 000 hectares dans 28 zones, sont partis en fumée », a déclaré sur X le ministre des urgences syrien, Raed Al-Saleh, ajoutant qu’environ 80 équipes étaient mobilisées. Il a parlé plus tard d’« un véritable désastre environnemental » lors d’une conférence de presse, soulignant qu’il faudrait plusieurs jours pour maîtriser ces incendies « catastrophiques ».
La Turquie avait envoyé samedi deux avions et huit camions de pompiers en Syrie. Le ministère de la défense syrien a fait état de la participation de l’armée de l’air, publiant des images montrant un hélicoptère en train de puiser et de larguer de l’eau. De vastes zones boisées et des terres agricoles ont été ravagées, notamment près de la frontière turque, et plusieurs villages ont dû être évacués.
Dans un message sur X, l’envoyée spéciale adjointe des Nations unies pour la Syrie, Najat Rochdi, a souligné que Damas avait « besoin de davantage d’aide internationale ». Adam Abdelmoula, coordinateur résident et humanitaire de l’ONU pour la Syrie, a affirmé de son côté que « des équipes des Nations unies sont sur le terrain pour (…) mesurer l’ampleur de la catastrophe et identifier les besoins humanitaires les plus immédiats ».
Infrastructures ravagées
Des équipes de défense civile venues de la Jordanie voisine se sont dirigées vers Lattaquié après avoir franchi la frontière dimanche matin, a déclaré le ministère des urgences et de la gestion des catastrophes syrien, ajoutant que des avions jordaniens étaient également attendus. Près de sept mois après l’éviction du président Bachar Al-Assad, la Syrie reste profondément marquée par plus d’une décennie de guerre qui a ravagé son économie et ses infrastructures.
Alors que le changement climatique accroît la fréquence et l’intensité des sécheresses et des incendies à travers le monde, la Syrie a également été frappée par des vagues de chaleur, de faibles précipitations et d’importants feux de forêt. En juin, l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a déclaré à l’AFP que la Syrie n’avait « pas connu de conditions climatiques aussi mauvaises depuis soixante ans ».