C’est au bout d’une impasse boueuse et sur un maigre carré d’herbe détrempé par une pluie glaciale que huit hommes du village alaouite d’Arza ont perdu la vie, vendredi 31 janvier. Assassinés froidement d’une balle dans la tête, après avoir été extraits de force de deux maisons par un commando armé.

Arza s’est vidé : 200 des 300 familles qui peuplaient ce hameau du nord-ouest de la Syrie ont fui. Dans cette bourgade pauvre, située à vingt minutes de route de Hama, la capitale régionale, celles qui restent sont rongées par la peur et tenaillées par la faim. A quelques centaines de mètres, un barrage tenu par cinq combattants de Hayat Tahrir Al-Cham (HTC), le groupe islamiste aujourd’hui au pouvoir, officiellement dissous, contrôle l’accès à un chemin qui mène au village. Celui-ci a été dressé après la tuerie.

Depuis la fuite en Russie de Bachar Al-Assad, le 8 décembre 2024, l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH) a recensé plus de 240 assassinats et « actes de vengeance » visant en majorité des alaouites, principalement dans les provinces de Homs et Hama, provoquant l’exode complet des habitants de neuf villages dans la partie orientale de la seconde et d’une partie des résidents de douze localités dans sa partie occidentale. Des membres de HTC sont accusés par l’OSDH et d’autres ONG d’avoir commis des exactions, lors d’opérations de maintien de l’ordre dans la région.

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