• L’association Foodwatch épingle plusieurs produits laitiers destinés aux enfants.
  • Elle dénonce des emballages trop accrocheurs avec des arguments séduisants, bien loin de ce qu’ils contiennent vraiment.
  • Plusieurs industriels concernés s’en défendent.

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Le 13H

Avec leurs couleurs tape-à-l’œil et leurs mignonnes petites illustrations, les produits laitiers à destination des enfants sont inratables lorsqu’on se présente au rayon frais. Et ça, les consommateurs l’ont bien remarqué. « La couleur, c’est assez flashy avec les fruits dessus. Je pense que ma fille serait tout à fait ravie de boire ces yaourts », indique ainsi un père de famille dans le reportage dans le reportage du JT de TF1 visible ci-dessus. En outre, leurs arguments sont séduisants, avec un apport de calcium et de vitamine D écrit en lettres majuscules. Un atout non négligeable pour cette maman. « On a l’impression que c’est bon pour les enfants », assure-t-elle. Toutefois, une autre cliente est plus dubitative : « Non, non, parce que je trouve que c’est trop sucré »

Une bonne intuition, à en croire Foodwatch, qui estime que ces produits ne seraient pas aussi vertueux que le vante leur emballage. Pour s’en rendre compte, l’association de défense des consommateurs a étudié les compositions de 10 produits laitiers à destination des enfants. Les gourdes de yaourts, par exemple, qui promettent une source de calcium et de vitamine D. Elles contiennent par la même occasion trop d’acides gras et de sel. 

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Ou bien cette coque de fromage bien connue des parents : trop de gras, mais aussi trop de sucre et des additifs controversés. 

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Le Kiri Goûter et le Babybel Roulé contiennent moins de sel que du Gouda ou de la Mimolette.

Le groupe BEL

L’association s’est appuyée sur des préconisations de l’Organisation mondiale de la Santé. Par exemple, un yaourt pour enfants ne devrait pas contenir plus de 12,5 g de sucre. Ce qui n’est pas toujours le cas. Rien n’est illégal en revanche et c’est le problème, selon l’association. « Si l’Organisation mondiale de la Santé a construit ces seuils et a fait un guide à destination des États pour que le marketing ciblant les enfants soit réglementé, ça veut dire que les solutions sont connues et ça veut dire que le gouvernement n’agit pas. Foodwatch demande dans une loi un encadrement très strict du marketing et de la publicité qui ciblent les enfants », plaide face à la caméra de TF1 Audrey Morice, chargée de campagne chez Foodwatch France.

Contactés, plusieurs industriels concernés se défendent. « Nous sommes en total désaccord (…) Notre recette ne contient ni colorant, ni conservateur, ni sel ajouté », clame Carrefour dans un communiqué. Le groupe Bel souligne de son côté que « le Kiri Goûter et le Babybel Roulé contiennent moins de sel que du Gouda ou de la Mimolette ». D’autres en revanche annoncent revoir leur copie. « La P’tite Danette bénéficiera d’une réduction de sucre de 37% d’ici à la fin de l’année 2025 », admet Danone. 

Parmi les produits épinglés, certains affichent étrangement un Nutri-Score B. Ce mode de calcul est pourtant censé sanctionner les produits trop gras ou salés.

Virginie FAUROUX | Reportage TF1 : Tiphaine LEPROUX, Manon MONNIER et Eva HUIN

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