La forêt d’Akbelen à Ikizkoy, dans la province de Mugla (Turquie), le 30 juillet 2023.

La mobilisation de plusieurs milliers paysans et villageois ces derniers mois n’y a rien fait. Pas plus que les mises en garde des experts de l’environnement, ni la grève de la faim lancée par une dizaine de militants, la semaine dernière, à Ankara, dans le petit parc ombragé Cemal Süreya, situé près de l’Assemblée nationale turque.

Après quatre jours de débats houleux, les députés de la majorité présidentielle islamo-conservatrice ont adopté samedi 19 juillet, en fin de soirée, les vingt et un articles d’une loi ouvrant les terres agricoles, dont les champs d’oliviers et les sites forestiers, à l’exploitation minière. Encore le matin même, sous des allures de baroud de la dernière chance, l’ensemble des députés des différentes formations de l’opposition ont tenté d’interrompre le vote en occupant la tribune du Parlement. En vain. Des élus du parti au pouvoir AKP, à l’origine du texte, et de son allié ultranationaliste d’extrême droite MHP n’ont pas hésité à en venir aux mains avant le vote final.

La loi, qui s’inscrit dans une série d’initiatives législatives de l’AKP visant, selon ses concepteurs, à déréguler pour relancer la croissance, suscite depuis de nombreux mois l’inquiétude des défenseurs de l’environnement. Surnommée par ses derniers « loi du super pillage », elle est l’aboutissement de plus de dix projets législatifs plus ou moins similaires, soumis ces dernières années aux commissions parlementaires et jusque-là retoqués ou retirés.

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