Le président du parti Les Républicains (LR), Bruno Retailleau, après une réunion du groupe LR, au Sénat, à Paris, le 7 octobre 2025.

« Chaque polémique m’a servi. Elles m’ont permis de passer par-dessus la tête du petit monde médiatico-politique pour parler directement aux Français. » Ainsi s’exprimait Bruno Retailleau, le 28 mars, devant des militants et des sympathisants Les Républicains (LR), en Vendée. Celui qui était assez méconnu du grand public lorsqu’il fut nommé ministre de l’intérieur, et qui a réussi à se hisser parmi les présidentiables putatifs, un an plus tard, en savait quelque chose.

Dès son arrivée place Beauvau, le 21 septembre 2024, il fut servi par la polémique née du meurtre de Philippine Le Noir de Carlan, une étudiante de 19 ans retrouvée le même jour dans le bois de Boulogne, violée et tuée par un Marocain déjà condamné pour viol et visé par une obligation de quitter le territoire. L’homme avait été libéré de rétention faute de laissez-passer consulaire de son pays d’origine. Le symbole du « désordre migratoire » fustigé par l’ex-sénateur de Vendée trouvait là son illustration idéale.

Ministre de l’intérieur obnubilé par la lutte contre l’immigration, considérant que cette dernière « n’est pas une chance », pourfendeur du multiculturalisme, M. Retailleau n’aura pas pu marquer son passage au gouvernement par l’adoption d’un texte législatif. Il aura en revanche usé de son pouvoir d’instruction auprès des préfets pour imprimer une politique clairement restrictive. Jean-François Martini, du Groupe d’information et de soutien des immigrés, estime qu’il est « le premier ministre de l’intérieur à avoir laissé tomber la rhétorique [alliant] humanité et fermeté en assumant un discours 100 % hostile à toute immigration ».

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