L’Autorité de sûreté nucléaire a donné son feu vert mardi pour la mise en service du réacteur nucléaire EPR de Flamanville.
Une autorisation qui intervient avec 12 ans de retard sur le calendrier prévu.
Ce chantier a connu de multiples problèmes et des surcoûts colossaux.

C’était un signal positif très attendu. L’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a enfin donné son feu vert, mardi 7 mai, pour la prochaine mise en service du réacteur nucléaire EPR de la centrale de Flamanville (Manche). La production d’électricité grâce à ce nouvel outil devrait débuter durant l’été. Avant cette étape finale, EDF va pouvoir « charger le combustible nucléaire dans le réacteur et de procéder aux essais de démarrage puis à l’exploitation du réacteur« . Cet EPR (réacteur pressurisé européen) sera seulement le quatrième au monde fonctionnant avec cette technologie à être exploité.

Cette autorisation survient avec douze ans de retard sur le calendrier initial du projet. Le chantier, lancé en 2007, a connu de nombreux problèmes : fissures dans le béton de la dalle, anomalies dans l’acier de la cuve, défauts de soudures… Une situation déjà connue lors de la construction du seul autre EPR européen actuellement en service, celui d’Olkiluoto, en Finlande. Ce dernier, dont la construction a débuté en 2005, n’a été inauguré qu’à la fin de l’année 2021. Le projet de Flamanville aura finalement coûté 13,2 milliards d’euros, selon des estimations, contre 3,3 milliards d’euros prévus à l’origine pour le financer.

Trois nouveaux avis de l’ASN à solliciter

Pour l’exploitant du site français, EDF, la disponibilité de l’EPR de Flamanville va lui permettre de disposer d’un réacteur aux capacités plus imposantes que ceux traditionnellement en service. En effet, celui-ci aura une puissance de 1600 mégawattheures, soit davantage que chacun des 56 autres réacteurs français aujourd’hui en fonctionnement. Lancé dans les années 90, quelques années après l’accident nucléaire de Tchernobyl (Ukraine), le développement de l’EPR promettait aussi une plus grande sûreté de ce genre d’installation. 

Désormais, de nouvelles étapes vont avoir lieu avant le début de la production d’électricité d’ici à quelques mois. « Prochain rendez-vous : le chargement du combustible« , s’est réjoui le ministère de l’Économie. Le raccordement au réseau électrique, appelé le « couplage », n’interviendra que dans plusieurs mois, une fois que le réacteur aura atteint 25% de sa puissance. Ce n’est qu’en « fin d’année » que le réacteur devrait livrer ses électrons à 100% de sa puissance, selon EDF. D’ici là, l’entreprise devra recevoir trois autres avis des autorités nucléaires pour mettre en œuvre l’ensemble des capacités du site. 

Cette future mise en service s’inscrit dans le plan du gouvernement, qui veut construire jusqu’à 14 nouveaux réacteurs nucléaires en France. Mais une version simplifiée de l’EPR, l’EPR2, sera choisie pour faire sortir de terre les prochains appareils construits par EDF dans les prochaines années. Flamanville 3 n’en a par ailleurs pas encore terminé avec les travaux : le réacteur devra être arrêté dès 2026, à l’occasion d’une visite de maintenance, pour remplacer le couvercle défectueux de la cuve.


T.A. avec AFP

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