L’homme de 67 ans est tenu par quatre infirmiers. Son corps est plié, tordu, ses membres recroquevillés, dans une position choquante. Les soignants peinent à le faire s’asseoir sur la chaise dans la petite salle au rez-de-chaussée de l’hôpital psychiatrique de Meaux (Seine-et-Marne), ce jeudi après-midi de décembre 2024.

Cela fait quatre ans que Monsieur C., souffrant de schizophrénie et d’une démence fronto-temporale, est hospitalisé en soins sans consentement. Quatre ans pendant lesquels il a été isolé et attaché à de très nombreuses reprises. Plus de 400 mesures d’isolement et de contention, selon une source judiciaire, en reconnaissant sa situation exceptionnelle.

L’histoire de Monsieur C. a été découverte par Le Monde grâce à l’utilisation de l’open data en matière de justice. Celle-ci permet, de façon inédite, d’accéder à des milliers de décisions judiciaires récentes d’hospitalisations sans consentement et à des centaines de mesures d’isolement et de contention mécanique, ces « décisions de dernier recours » censées, selon la loi, répondre à un « danger de dommage immédiat ou imminent » mais vivement critiquées par les associations de proches de malades et par une partie des professionnels de la psychiatrie pour leurs effets délétères sur la santé des patients.

Profil médical complexe

Ce jeudi de décembre, Monsieur C. est présenté à une juge des libertés et de la détention du tribunal de Meaux chargée de vérifier la régularité de son hospitalisation sans consentement. Des audiences qui se tiennent deux fois par semaine au sein même de l’hôpital.

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