Jacques Mioque, 68 ans, s’est levé de son fauteuil roulant. Agrippé d’une main au rebord du bassin, il tend l’autre pour toucher les poissons, dont les circonvolutions le fascinent. A côté de lui, Sébastien Baudry, 51 ans, enthousiaste mais moins concentré, a aussi quitté son fauteuil pour éclabousser ses voisines, Françoise Saint-Germes, 70 ans, Sylvie Paulet et Françoise Rousseau, 68 ans toutes les deux, qui pouffent, mais aussi Eloïse Benady, 19 ans, qui tente de contenir cette joyeuse agitation. La jeune femme aux longs cheveux bouclés s’assure du bon déroulement de la visite de l’aquarium géant Nausicaa, à Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais), en cet après-midi de la fin juin.

Avec Clara Chodkowski, 22 ans, et Robin George, 25 ans, ils ne sont pas trop de trois pour pousser les fauteuils des deux vacanciers et guider les trois femmes âgées, facilement désorientées, entre les aquariums où flottent des méduses illuminées et les grappes d’enfants surexcités en gilets fluo. Cet après-midi est le moment fort de leur séjour en vacances adaptées organisées, un dispositif destiné aux personnes en situation de handicap, la plupart du temps intellectuel ou psychique, avec parfois des troubles physiques associés.

« Nous ne connaissons pas leur pathologie, mais seulement leur degré d’autonomie, pour adapter le niveau d’encadrement, explique Sébastien Bort, responsable du secteur à l’Union française des centres de vacances, qui organise leur séjour. Nous ne sommes pas là pour le soin ou l’éducatif, mais pour leur offrir des vacances. »

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